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 Grippe aviaire : les risques de pandémie

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MessageSujet: Grippe aviaire : les risques de pandémie   Grippe aviaire : les risques de pandémie EmptyLun 28 Fév - 19:41

Grippe aviaire : les risques de pandémie Logo_lemonde
Grippe aviaire : les risques de pandémie

LEMONDE.FR | 28.02.05 | 16h50

L'intégralité du débat avec Bernard Vallat, directeur général de l'Office international des épizooties (OIE), lundi 28 février.

Vincent : A quel endroit de la planète le virus se localise-t-il aujourd'hui ?

Bernard Vallat : Le virus de l'influenza aviaire est présent dans le monde entier, sur des porteurs qui sont généralement des oiseaux sauvages ; le virus cohabitant avec ce type d'animaux sans que cela soit apparent, il est difficile de savoir à tout moment où il se trouve.

Ce virus comporte une multitude de souches plus ou moins pathogènes à l'égard des oiseaux domestiques, qui sont généralement très sensibles à ce virus. Les oiseaux domestiques élevés pour la consommation ont subi des sélections génétiques pour qu'ils produisent plus et plus vite. Cette sélection est corrélative d'une moindre résistance aux maladies.

A certains moments, des conditions particulières font que certaines souches virales particulièrement pathogènes s'installent dans les populations d'oiseaux domestiques. Les conditions particulières prévalant en Asie du Sud-Est ont conduit à une épizootie, qui est une épidémie animale, dont l'intensité s'est révélée unique dans l'histoire connue de cette maladie.

Dans les conditions d'élevage, de concentration humaine et animale prévalant en Asie du Sud-Est, la souche H5 N1 s'est répandue dans une dizaine de pays. Elle semble aujourd'hui confinée au Vietnam, au Cambodge, au Laos et en Thaïlande, où elle est devenue endémique.

Wilfried : Il y a un an déjà, la communauté scientifique s'inquiétait vivement du virus et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait prévenu le monde du risque de pandémie. En quoi le danger a-t-il évolué en un an ?

Bernard Vallat : Dès le début de l'apparition à grande échelle de ce virus, il y a environ un an (une dizaine de pays étaient touchés pratiquement en même temps), l'OMS a communiqué sur la possibilité que ce virus animal se trouvait en contact avec un virus de grippe humaine, par exemple chez un individu humain déjà atteint par la grippe humaine et infecté en même temps par l'influenza aviaire, et que ces virus mis en commun dans un organisme commun échangent du matériel génétique.

Le risque théorique consiste en effet à ce que le virus animal, qui est particulièrement agressif pour l'homme lorsqu'il arrive à l'infecter, transmette ses capacités pathogènes au virus humain qui, lui-même, dispose de la capacité d'infecter les autres hommes. On aurait ainsi un nouveau virus très pathogène pour l'homme, tout en étant capable d'être très contagieux.

Cette communication de l'OMS évoque un risque théorique, sachant qu'aucun scientifique au monde ne sait évaluer la probabilité statistique qu'un tel événement se produise. Il nous apparaît donc imprudent d'annoncer avec certitude l'imminence de cet événement, tout en considérant qu'il est prudent de considérer qu'il pourrait arriver.

"L'OMS A TENDANCE À EN FAIRE TROP"

Vox : Selon vous, l'Organisation mondiale de la santé aujourd'hui aurait-elle tendance à en faire trop ou pas assez ?

Bernard Vallat : Ma réponse est claire : je considère que l'OMS a tendance à en faire trop.

July : Où en est la recherche médicale en ce qui concerne l'élaboration de médicaments/vaccins pour soigner/prémunir la population humaine contre ce virus ?

Bernard Vallat : Je ne suis pas un spécialiste de la prévention humaine. Je sais que certains antiviraux peuvent être efficaces sur des gens malades, donc avoir un certain pouvoir de contrôle de la maladie, sans garantir la guérison à 100 %. Et je sais également qu'un vaccin humain très efficace n'est toujours pas au point.

Léo87 : Que pensez-vous alors du principe de précaution ?

Bernard Vallat : Je pense que nous sommes dans cette situation en face d'un phénomène qui relève directement du principe de précaution et que pour l'appliquer d'une façon appropriée, ce qui nous manque, c'est une étude scientifique qui puisse nous indiquer la probabilité que cet événement de réassortiment se produise. Et je sais que l'OMS va lancer une étude scientifique sur ce point et que les résultats ne seront pas disponibles avant le mois d'août.

Wilfried : La vision catastrophe d'une grippe ravageuse de type grippe espagnole est donc peu probable ?

Nicoco777 : En cas de pandémie, quelles sont les similarités et les différences avec la pandémie de grippe espagnole ? Par ailleurs, quelles avaient été les réactions précises des gouvernements à l'époque (bonnes mesures, mauvaises mesures) ?

Bernard Vallat : Concernant la première question, justement, ce que j'ai essayé d'expliquer, c'est que personne n'est capable de dire si cette pandémie est probable. L'étude dont je parlais vise à essayer de calculer une probabilité. Donc la réponse est qu'on n'en sait rien.

Concernant les différences entre la grippe espagnole et cette éventuelle pandémie, d'abord, personne ne peut affirmer que la grippe espagnole était d'origine aviaire. Et à l'époque, il faut se rappeler que la grippe espagnole avait été importée, probablement d'Amérique, à la suite de mouvements de troupes liés à la guerre de 1914-1918.

Les réactions des gouvernements, je ne sais pas. Je pense que chaque gouvernement a mis en place les dispositions d'accueil hospitalier. Il n'existait pas de vaccin à l'époque. Le seul recours était d'hospitaliser les malades chaque fois que c'était possible.

Chikenrun : Les différents cas de décès liés à la grippe aviaire résultent-ils uniquement de ce virus ou d'une conjonction de facteurs, dont la proximité au virus de la grippe aviaire, dont il est difficile de démêler précisément les effets ? En particulier, peut-on attribuer de manière certaine un décès chez l'homme au virus de la grippe aviaire ?

Bernard Vallat : Ce que l'on sait, c'est qu'avec l'épizootie de grippe aviaire en Asie, qui se poursuit aujourd'hui dans quatre pays, des millions de contacts entre des animaux malades et des populations humaines se sont produits et se produisent encore. L'efficacité actuelle de ce virus pour contaminer l'homme est donc extrêmement faible. La cinquantaine de personnes déjà infectées souffrent de troubles extrêmement sévères, notamment respiratoires. Ces troubles conduisent dans environ deux tiers des cas à la mort. S'agissant de personnes le plus souvent jeunes, la cause de la mort est très probablement liée au virus lui-même, et non pas à d'autres facteurs.

FreD : Y a-t-il des populations plus à risque vis-à-vis de la grippe aviaire (enfants, personnes âgées, les plus pauvres, etc.) ?

Bernard Vallat : Contrairement à la grippe humaine, c'est plutôt les personnes jeunes qui sont atteintes, et cela constitue toujours une énigme. Et les populations pauvres sont les plus vulnérables parce qu'elles sont en contact avec des poulets vivants.

"LA VACCINATION EST LE MEILLEUR OUTIL"

Robert : Quels sont les moyens à l'heure actuelle dont nous disposons pour contenir l'épidémie chez les oiseaux domestiques ?

Bernard Vallat : C'est une question très importante parce que si l'on veut éliminer tout risque de pandémie, il convient de faire porter tous les efforts sur l'éradication de la maladie chez les animaux. Il convient pour cela de faire des investissements importants pour aider les pays touchés à mener les campagnes d'éradication appropriées. Nous préconisons pour cela la vaccination en masse des oiseaux dans les pays encore infectés. Le problème des oiseaux sauvages ne peut être réglé que si l'on arrive à empêcher les contacts directs entre oiseaux sauvages et oiseaux domestiques. Il faut enfermer les oiseaux domestiques qui vont dans la nature, dans des parcs. Et si ce n'est pas possible, il faut les vacciner.

Je pense que ce sera très difficile de changer les habitudes des éleveurs. Une grande partie de la production avicole dans cette région est assurée par des unités industrielles qu'il est facile d'isoler. L'autre partie de cette production est assurée par des populations pauvres, villageoises, qui n'ont pas les moyens de nourrir les oiseaux et qui les laissent donc en liberté.
Pour ce type de populations, la vaccination est le meilleur outil pour protéger les oiseaux.

Chikenrun : Les populations locales sont-elles conscientes du problème et des risques ? Quelle est l'information fournie par les gouvernements locaux ?

Bernard Vallat : Il est extrêmement important que des campagnes d'information soient faites au profit des populations rurales pauvres. Cette information est manifestement insuffisante. Il est du devoir de tous d'aider les pays infectés qui ne peuvent pas le faire à faire ces campagnes d'information.

Gritch : J'ai lu que le virus se transmet uniquement lors de contacts avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d'animaux infectés. Il n'y a donc pas de transmission en mangeant de la viande de poulet infecté ?

Bernard Vallat : Effectivement, le virus de l'influenza est détruit par l'acide gastrique lorsque des produits infectés sont consommés. Le risque de transmission par voie alimentaire est donc quasi nul. Néanmoins, on a observé plusieurs cas de transmission par des poulets ou des canards achetés vivants sur un marché. La transmission se faisant par aérosol sur la base de poussières venant des plumes de ces animaux au moment où, souvent, la mère de famille les plumait. Et pour éviter cela, il suffirait d'ébouillanter l'animal mort avant de le plumer.

"RISQUE DE TRANSMISSION PAR VOIE ALIMENTAIRE QUASI NUL"

Léo87 : Pensez-vous que les pays asiatiques ont été trop "timorés" dans l'extermination des animaux malades ?

Bernard Vallat : Je pense que le vrai problème était de disposer d'un système public pour arrêter la maladie quand elle apparaissait quelque part. Et ces pays n'ayant pas pu arrêter la maladie quand elle apparaissait, notre conseil c'est que c'est l'usage de la vaccination, bien conduite, qui peut maintenant régler le problème.

Vincent : Les paysans sont mal indemnisés, d'où un risque de fraude. La communauté internationale ne devrait-elle pas mettre la main au portefeuille afin de subventionner l'éradication du virus dans les zones touchées ?

Bernard Vallat : Il est clair qu'après une phase où la vaccination serait utilisée massivement, il faudra revenir à des méthodes classiques qui consistent à détruire les rares animaux qui seraient encore malades. Pour réussir ces actions de destruction des oiseaux malades, l'indemnisation des éleveurs doit être très attractive. Ces pays n'ayant pas, pour la plupart, les moyens de le faire efficacement, il est du devoir de la communauté internationale de les y aider.

Gushk : Est ce que le virus se propage plus rapidement en hiver en Asie du Sud-Est ? Quelle est la situation en Chine et à Hongkong ?

Frobert : Nous habitons Shanghaï, quel est le risque de contamination dans cette zone ?

Bernard Vallat : Les conditions climatiques peuvent être un facteur favorisant, notamment le froid. La Chine a utilisé très précocement la vaccination de masse et a donc, semble-t-il, réglé efficacement le problème. Hongkong maîtrise parfaitement la situation également. Il n'y a donc pas de risques particuliers en Chine ni à Hongkong, pour le moment.

Grundodix : Est-il possible d'avoir des informations sur la grippe aviaire H5 N2 qui touche les autruches en Afrique du Sud ? Combien de temps, après que les autorités sud-africaines eurent donné tous les éléments indiquant que leur territoire est à nouveau indemne de cette maladie, les importations de viande pourraient être autorisées ? Ne serait-il pas possible d'étudier une proposition de "zoning" qui permettrait à l'Afrique du Sud d'exporter ses produits d'une zone non touchée, avec un certificat sanitaire différent par zone ?

Bernard Vallat : L'Afrique du Sud a déclaré régulièrement à l' l'Office international des épizooties (OIE) sa situation dans le domaine de l'influenza chez les autruches. Le problème est que le comportement de ce virus chez l'autruche n'a pas fait suffisamment l'objet d'études scientifiques, et qu'il reste des interrogations. Pour être certain que l'Afrique du Sud a éradiqué la maladie, il convient de continuer à pratiquer des enquêtes sérologiques dans les élevages.

Il est parfaitement possible d'exporter de la viande d'autruche à partir de zones pour lesquelles la preuve scientifique de l'absence de virus a été apportée. C'est la Commission européenne qui est chargée de faire les évaluations pour le compte de l'Union européenne, et c'est donc la Commission qui va proposer aux Etats membres des décisions à la suite des évaluations qu'elle est en train de pratiquer.

July : Le risque de pandémie d'ici un à trois ans est-il réel ?

Bernard Vallat : La réponse est : personne ne le sait.

Robert : Quel est le rôle joué par l'Office international des épizooties dans la campagne internationale de lutte contre cette zoonose ?

Bernard Vallat : Nous sommes chargés de fournir à nos 167 pays membres l'expertise scientifique concernant les meilleures méthodes de lutte chez l'animal. Et nous utilisons pour cela un réseau mondial des meilleurs scientifiques spécialistes de cette question. Nous proposons également à nos pays membres l'adoption de normes internationales visant à garantir la sécurité du commerce des oiseaux et de leurs produits. Ces normes sont reconnues par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous organisons également des conférences avec la Food and Agriculture Organization (FAO) (organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), pour appuyer directement les décideurs nationaux des pays touchés et enfin, nous menons une action politique permanente pour convaincre la communauté internationale d'aider financièrement les pays infectés.

Gushk : A-t-on une idée de la cause de l'apparition du virus ?

Bernard Vallat : Il y a deux hypothèses : la première, c'est une transmission à partir d'oiseaux sauvages qui ont développé une souche virale nouvelle, particulièrement agressive. La deuxième hypothèse, c'est que ce virus circulait déjà chez le canard domestique, qui n'est pas très sensible à cette souche. La souche circulait donc chez le canard domestique sans être détectée, et elle serait passée au poulet, particulièrement sensible à cette souche.

Chat modéré par Stéphane Mazzorato et Guillaume Pélissier-Combescure


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