[28 mars 2005]
La Thaïlande a levé l'alerte au tsunami qu'elle avait déclenchée après le puissant séisme au large de l'Indonésie, appelant les habitants du Sud à rentrer chez eux, le risque d'un raz-de-marée étant écarté.
«Le Département vient de faire une annonce autorisant les gens à rentrer chez eux», a déclaré Chalermchai Akekantrong, vice-directeur général du Département météorologique.
«Trois heures après le séisme, il n'y a de signe de tsunami dans aucune des six provinces pour lesquelles l'alerte a été lancée», a-t-il dit. «Les gens peuvent rentrer chez eux, c'est sûr».
Trois mois après la tragédie du tsunami du 26 décembre, pour la première fois en Thaïlande une alerte a été lancée dans les provinces méridionales déjà touchées, dont Phuket et Phang Nga, après le séisme d'une magnitude de 8,7 sur l'échelle ouverte de Richter, selon l'agence géologique américaine, au large de Sumatra.
L'alerte a été lancée via les chaînes de télévision tandis que des personnels de l'armée et de la police faisaient du porte à porte pour demander aux habitants de partir.
Des milliers de personnes se sont réfugiées dans les hauteurs. A Patong, dans la ville touristique de Phuket, les départs se sont effectués pare-choc contre pare-choc.
Des habitants ont été filmés par les télévisions empilant leurs biens dans des camionnettes avant de quitter les zones côtières, tandis que des commerçants fermaient avec précaution leurs boutiques dans la crainte de pillages.
Des pêcheurs ont pris la mer dans l'espoir d'avoir de meilleures chances de sauver leur bateau si des murs de vague s'abattaient de nouveau sur les côtes. Dans les hôpitaux du Sud, des personnels soignants ont été rappelés à titre de précaution.
«Le séisme est assez fort pour que nous lancions un appel aux gens à évacuer par précaution, particulièrement dans la zone affectée par le tsunami» du 26 décembre 2004, a déclaré à la télévision thaïlandaise M. Chalermchai.
«L'épicentre du séisme est proche de celui du dernier. Il est possible qu'un tsunami se produise, donc une alerte a été lancée dans les six provinces du Sud pour qu'elles soient vigilantes face à l'éventualité d'un raz-de-marée», a dit Kraisorn Pornsutee, secrétaire permanent au ministère de l'Information et de la Communication, à la télévision.
C'est un séisme de magnitude 9,0 qui avait déclenché le tsunami de décembre qui a fait quelque 270.000 morts ou disparus dans l'océan Indien, dont 5.395 morts et quelque 3.000 disparus présumés morts dans les provinces méridionales de Thaïlande — environ la moitié des vacanciers occidentaux.
Les raz-de-marée avaient balayé les côtes méridionales de la Thaïlande environ 1H30 après le séisme au large de l'Indonésie. Mais mardi, les eaux de la mer d'Andaman étaient calmes trois heures après le nouveau séisme.
L'alerte sans précédent a été lancée dans les provinces de Krabi, Phuket, Phang Nga, Ranong, Satun et Trang.
«Les provinces doivent se coordonner et envoyer des responsables vers les zones à haut risque parce que les alertes lancées par la télévision ne sont pas suffisantes étant donné l'heure tardive», a déclaré le ministre de l'Information Suwit Khunkitti.
«Si les gens voient le niveau de la mer baisser rapidement, ils doivent aller vers les hauteurs aussi vite que possible», avait dit pour sa part l'ancien directeur du Département de météorologie Samit Thamasaroj à la télévision.
Sujet: La Thaïlande lève l'alerte