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 Thaïlande 2002-2003 ( bilan économie

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Thaïlande - Cambodge
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Nombre de messages : 5571
Date d'inscription : 08/08/2004

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MessageSujet: Thaïlande 2002-2003 ( bilan économie   Thaïlande 2002-2003    ( bilan économie EmptyMar 10 Aoû - 12:43

Embellie en trompe l'œil




Après une année 2001 morose (1,8 % de croissance du PIB), la Thaïlande a enregistré, en 2002, le taux de croissance le plus vigoureux (5,2 %) de tous les États membres de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (ANSEA) et un des plus faibles taux d'inflation (0,6 %). Ces bons résultats, accompagnés d'une augmentation rapide des réserves de change et de la décision d'anticiper le remboursement de la dette nationale au FMI, se sont traduits sur les indices boursiers. Bangkok s'est distinguée en étant la seule place financière de la région, avec Jakarta, à enregistrer un résultat positif en 2002 (+ 16,8 %).


Implication régionale volontariste


Forte de cette bonne santé économique, la Thaïlande s'est lancée dans une politique active de coopération régionale, s'engageant en faveur d'actions multilatérales de construction de la paix (accueil des discussions entre le gouvernement sri-lankais et les LTTE [Tigres de libération de l'Eelam tamoul], envoi d'un contingent militaire à Aceh en Indonésie). Plus que toute autre nation d'Asie du Sud-Est, la Thaïlande a su tirer profit de la mise en œuvre des accords de libre-échange (AFTA) régionaux. Depuis 1993, les exportations vers l'ANSEA ont plus que doublé, tandis que celles à destination de la République populaire de Chine ont été multipliées par quatre entre 1996 et 2003, faisant du «grand» voisin le 3e fournisseur et 3e client du pays. Bien que les industries textile et électronique (40 % des échanges) aient à craindre de la concurrence chinoise, convaincue des profits à tirer pour son industrie agroalimentaire, Bangkok s'est faite le chantre de l'accord Early Harvest, dans lequel se sont engagés, en novembre 2002, les six États fondateurs de l' ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique) et la Chine pour démanteler les barrières douanières sur de nombreux produits agricoles d'ici 2006. La Thaïlande a également accueilli le «sommet» de la Coopération économique en Asie-Pacifique (APEC) du 18 au 21 octobre 2003, appelant sans tarder à la libération totale des échanges commerciaux pour ses membres les plus développés d'ici 2010 et pour tous les autres États associés à l'horizon 2020. Cette approche multilatérale s'est accompagnée de négociations pour de nouveaux accords bilatéraux avec les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud pour un accord de libre-échange pour les produits agricoles.

Le Premier ministre Thaksin Shinawatra avait pour ambition de faire de son pays un nouveau leader sud-est asiatique. Il a ainsi multiplié les projets d'interconnexion des infrastructures avec les États voisins du Grand Mékong (Birmanie, Cambodge, Laos, Chine Vietnam). Il a aussi relancé l'idée d'une coopération monétaire régionale pouvant déboucher, le jour venu, sur une union monétaire asiatique. Après avoir conclu des accords de swaps automatiques avec la Corée du Sud, la Chine continentale et le Japon, Thaksin Shinawatra s'est fait l'ardent promoteur, à compter de septembre 2002, d'un support obligatoire régional qui est devenu réalité lors de la deuxième réunion annuelle (21-22 juin 2003) du Dialogue de coopération asiatique (ACD) qui rassemblait 18 États (ANSEA + 3 – Chine, Corée du Sud, Japon –, Bangladesh, Inde, Pakistan, Bahreïn, Qatar) à Chiang Mai. À l'heure où l'ACD s'est élargi à quatre nouveaux membres (Kazakhstan, Koweït, Oman, Sri Lanka), un fonds régional doté de deux milliards de dollars devait servir à la souscription des émissions obligataires publiques asiatiques.

Ce succès de la diplomatie économique du Premier ministre dans sa ville natale (Chiang Mai) a encore renforcé l'aura d'un homme politique très populaire. Sûr de son succès lors des prochaines échéances législatives en janvier 2005, il n'a pas caché son ambition de maintenir au pouvoir son parti, le Thai Rak Thai (TRT, «Les Thaïs qui aiment les Thaïs»), pour son quatrième mandat consécutif, même s'il entendait se retirer à la fin de son second mandat (2009). Accusé de ne pas tolérer les critiques d'une gestion opaque de son patrimoine et des sociétés et de sa volonté d'imposer ses proches à tous les postes clés de la haute fonction publique (Conseil institutionnel, commission anticorruption, commission électorale, forces armées), Thaksin Shinawatra s'est peu à peu aliéné les ONG (organisations non gouvernementales) qui l'avaient soutenu lors des élections générales de 2001. Alors que l'opposition parlementaire s'est réduite à un niveau sans précédent (135 députés sur 500), sans leader charismatique avec Banyat (Parti démocrate), les milieux intellectuels et les classes urbaines se montraient de plus en plus sévères à l'égard du pouvoir, sans pour autant constituer une menace réelle.

Les autorités pouvaient cependant difficilement masquer leur impuissance à faire face à la recrudescence de violences dans le Sud – au point d'hésiter à se lancer dans la lutte antiterroriste de peur de froisser la minorité musulmane (six millions) – et leur incapacité à conduire les réformes les plus importantes (administration, audiovisuel, éducation, santé). L'échec de la campagne en faveur de l'éradication des drogues en trois mois était prévisible. Lancée le 1er février, elle s'est davantage traduite par de nombreuses exécutions extrajudiciaires (2 500 morts) que par des saisies records ou des arrestations des barons de la drogue qui approvisionnent les trois millions de consommateurs de métaamphétamines (yaa baa). Le vaste programme de lutte contre la corruption s'est révélé tout aussi infructueux.


Foucades du Premier ministre


Devant les difficultés, le Premier ministre n'a pas hésité à changer brutalement de posture. Il en fut ainsi de sa reconnaissance d'une menace terroriste en Thaïlande après le démantèlement d'un réseau islamiste lié à la Jemaah Islamiyah et l'arrestation de radicaux thaïlandais au Cambodge, mais également de sa politique étrangère avec Myanmar ou le Cambodge. Après avoir adopté une politique constructive vis-à-vis de Rangoon, constaté la fin de non-recevoir de sa médiation avec les minorités ethniques (karen, shan), la pérennité des incidents armés aux frontières (automne 2002) et l'absence d'un dialogue politique bilatéral substantiel, Bangkok s'est montrée toujours plus critique. Après le saccage de l'ambassade de Thaïlande le 29 janvier 2003 à Phnom Penh, les relations avec le Cambodge se sont brutalement interrompues (fermeture de la frontière terrestre, interruption des liaisons aériennes entre Bangkok et Phnom Penh) avant de se rétablir aussi vite.

Les ambitions internationales du Premier ministre et son bon bilan économique ne devaient pas masquer que le PIB par habitant demeurait inférieur à celui d'avant la crise financière asiatique de 1997. Le regain d'optimisme des Thaïlandais, né de la politique volontariste du Premier ministre, ne pouvait tout compenser. L'embellie pouvait bien se révéler trompeuse car l'économie thaïlandaise, première exportatrice mondiale de riz, n'apparaît plus en mesure de concurrencer celles de ses voisins, dont la main-d'œuvre est moins coûteuse (Chine, Vietnam). Par ailleurs, les investissements directs ont brutalement tari à 900 millions € en 2002 (– 71 % en un an). Même si la Chine aspire dorénavant les financements disponibles, le nationalisme sourcilleux et les foucades du chef du gouvernement ont pu dissuader plus d'un investisseur de bonne volonté. Le souhait du Premier ministre de voir réviser les principales lois constitutives du cadre des affaires pour leur donner un tour plus protectionniste a suscité des inquiétudes, tout comme ses démêlés réguliers avec la presse (projet d'expulsion de deux correspondants de la Far Eastern Economic Review, interdiction d'un numéro de l'hebdomadaire The Economist au premier semestre 2002, proposition de loi visant à la création d'un conseil déontologique de la presse audiovisuelle, etc.). Quant à la restructuration inachevée des secteurs privé et financier – l'industrie est encore très endettée –, elle obérait le retour à une croissance saine. L'épidémie de pneumopathie atypique (SRAS), qui a frappé le pays au premier trimestre 2003 et qui a eu des répercussions sur le secteur touristique (6 % du PIB), ne devrait faire baisser le taux de croissance annuel que de 0,74 %.


François Guilbert
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