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 Le Cambodge au point mort

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Thaïlande - Cambodge
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Nombre de messages : 5571
Date d'inscription : 08/08/2004

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MessageSujet: Le Cambodge au point mort   Le Cambodge au point mort EmptyVen 17 Sep - 13:41

Le Cambodge au point mort





La situation politique, économique et sociale du Cambodge est au fond de l’
abîme, après 10 ans d’échec successifs et de réformes inefficaces mis en œ

uvre depuis 1993. Après plus de 10 ans d’aide internationale estimée à 2
milliards de dollars US, le Cambodge reste toujours l’un des pays les plus
pauvres du monde, plus de 50% de la population vivant avec un revenu annuel
inférieur à 300 dollars par habitant.





Selon une étude de la Banque mondiale, publiée en avril 2004, environ 43%
de la population – pour 38% en 1992- vit aujourd’hui sous le seuil de
pauvreté, avec moins d’un dollar par jour. Ce n’est pas tout ! Ce
chiffre
alarmant devrait passer à 45% en 2005. D’après le Programme des Nations
unies pour le développement, la mortalité infantile s’est accrûe de 115
pour 1.000 en 1990 à 138 en 2001. Le gouvernement consacre à peine environ
3 dollars par an et par habitant au budget de la santé. Plus de 50% de la
population, essentiellement les jeunes, sont auchômage. Chaque année, plus
de 300.000 d’entre eux (dont 35.000 diplômés) sont à la recherche d’un
emploi. Un sur dix trouvera un travail. Ceux qui cherchent un emploi sont
à la merci de la corruption et sont prêts à dépenser d’énormes pots-de-vin

pour en décrocher un.





Parallèlement à cette situation désastreuse, le Cambodge vient de battre le
record mondial du nombre des membres du gouvernement. Le nouveau cabinet de
Hun Sen compte plus de 330 ministres, Secrétaires d’Etat et
Sous-secrétaires d’Etat. D’après l’hebdomadaire français l’Express, le 26

juillet, ces portefeuilles ministériels sont tarifés à concurrence, par
exemple, de 100.000 dollars pour un poste de Secrétaire d’Etat. La
corruption est généralisée de haut en bas. La compétition pour le pouvoir
et pour les sources d’enrichissement règne en maître.





Le Cambodge est l’un des pays les plus corrompus de la planète. Un rapport
informel de la Banque mondiale reconnaît que les pots-de-vin sont deux fois
plus élevés au Cambodge qu’au Bangladesh, pays reconnu pourtant comme
record mondial pour la corruption. On comprend pourquoi le prix de pétrole
est 70% plus élevé au Cambodge qu’en Thaïlande, alors que le niveau de vie
de la population cambodgienne est dramatiquement inférieur.





Le secteur des entreprises textiles représente les quatre cinquièmes des
exportations officielles du pays, tout en n’employant que 9% de la
population. Le Cambodge vient d’être admis comme membre de l’Organisation
Mondiale de Commerce (OMC). Ce secteur textile, de première importance pour
le Cambodge, sera bientôt soumis à la compétition internationale avec la
levée des quotas américains début 2005. Quant aux autres industries du
Cambodge, elles arrivent à peine à se maintenir hors de l’eau. La Banque
mondiale place la productivité des entreprises et travailleurs cambodgiens
loin derrière ceux de la Chine, de l’Inde, du Pakistan et du Bangladesh.





Toujours d’après cette étude, les entreprises privées hissent la corruption
en tête de liste des problèmes. Le système judiciaire et les douanes sont
les administrations les plus montrées du doigt. 71% des grandes compagnies
privées interrogées auraient indiqué payer "fréquemment" des pots-de- vin,
qui représenteraient plus de 5% de leur chiffre d’affaires. Une proportion
deux fois plus élevée que celle enregistrée par les entreprises installées
au Pakistan, au Bangladesh ou en Chine.





A cela s’ajoutent les obstacles limitant les échanges et la concurrence. La
durée de mise en place d’une compagnie est une des plus longues d’Asie du
Sud-est : il faut 94 jours pour monter une entreprise au Cambodge, contre
42 chez son voisin thaïlandais. Le nombre des inspections du gouvernement
est exceptionnellement élevé, en moyenne 16 par an, ce qui repousse aussi
les investisseurs. Enfin, les délais à l’importation et à l’exportation, la

masse de documents à remplir et les pots-de-vin à verser à la frontière
pour accélérer le passage contribuent à faire fuir les investisseurs et à
ralentir les échanges.





On se demande pourquoi l’investissement étranger est passé de 220 millions
de dollars en 1998 à moins de 50 millions de dollars en 2002.





Pourquoi le Cambodge est-il l'un des pays les plus corrompus ?


La communauté internationale a versé plus de 2 milliards de dollars au
Cambodge depuis 1993. Une somme colossale pour un pays de 12 millions d’
habitants. Cette aide ne leur est pourtant pas parvenue mais fut partager
entre les anciens apparatchiks au pouvoir, convertis en cadres « libéraux
», « mafieux ». Ils ont réussi à transformer l’appareil communiste
existant
pour exploiter les ressources naturelles comme le bois notamment. Plus de
la moitié de la forêt cambodgienne est décimée. Hun Sen, le Premier
ministre, contrôle tous les rouages du pouvoir : pouvoir exécutif,
législatif et judiciaire. Le Cambodge n'est pas un Etat de droit. C’est
une démocratie de façade, affirme le Chef de l’Opposition, Sam Rainsy.
Jamais personne n'a été condamné pour corruption.





Le Premier ministre Hun Sen a déclaré la « guerre à la corruption » le 9
septembre dernier devant les institutions et pays donateurs, à l’occasion
de la réunion préparatoire à la réunion du groupe consultatif de décembre
qui doit définir le montant de l’aide internationale attribué au Cambodge
en 2005. « L’aide des donateurs doit être clairement conditionnée à la
pertinence des efforts de réforme du Cambodge », a déclaré le représentant

de la Banque mondiale à cette occasion.





Autre touche au tableau. La presse est en principe libre de s’exprimer.
Mais les assassinats pour des raisons politiques se poursuivent. Personne
jusqu’à présent n’a été arrêté et condamnés pour crimes politiques.





Petite note d’optimiste toutefois. Il est réconfortant de constater que ni
le rapport de la Banque mondiale ni les déclarations des pays donateurs ne
recourent à la comparaison simpliste entre la situation actuelle au
Cambodge à celle en vigueur sous les Khmers rouges. Cette comparaison,
complètement déplacée, était jusqu’alors souvent exploitée pour minimiser
la dégradation de la situation du Cambodge aujourd’hui.








Hun Sen est-il sincère lorsqu’il déclare la guerre à la corruption?


La société civile et l’opposition cambodgienne sont sceptiques. Depuis
plus de vingt ans Hun Sen, gouverne sans partage le Cambodge. Pourtant,
dans un Cambodge en faillite totale à l’image d’une banque venant de subir
un hold-up d’envergure par son propre gérant, Hun Sen estime avoir
démontré qu’il restait « l’homme fort », indispensable au pays. Dans
une
déclaration suintant le narcissisme et la mauvaise foi, Hun Sen estime le
Cambodge au tournant de son histoire : « l’échec ou la victoire dépendra
de
la guerre des réformes, et la bataille contre la corruption est le premier
pas vers cet objectif ». Peut-on, une fois de plus, se contenter de ses
promesses?





Force est de constater que, jusqu’à présent, la guerre contre la corruption
demeure lettre morte. Par contre, la guerre contre l’opposition se
poursuit toujours. Que l’on s’abstienne de nous dire que la corruption
existait aussi au Cambodge avant Hun Sen. Certes, la corruption existait
également au temps du Prince Sihanouk ou du général Lon Nol mais elle n’a
jamais atteint l’ampleur que nous connaissons aujourd’hui. La corruption
qui pollue le Cambodge actuellement trouve son origine dans le pouvoir
politique lui-même. Sans une opération chirurgicale au cœur même du pouvoir
politique, la nouvelle coalition Hun Sen- Ranariddh restera comme elle a
toujours été, une association de malfaiteurs.





Certes, l’un comme l’autre ne jurent aujourd’hui que par la « guerre contre

la corruption », sachant que dans ce langage gît le sésame pour les crédits

de la communauté internationale.





D’aucuns se demandent pourquoi une personne qui fait autant du mal à son
pays s’obstine à se croire à ce point indispensable qu’elle s’estime comme
la seule qualifiée pour lutter contre la corruption.





L’ambition ne constitue pas un défaut. Mais en politique, deux types d’
ambitieux peuvent être distingués: ceux qui veulent le pouvoir pour
réaliser une œuvre et ceux qui veulent le pouvoir pour le pouvoir (j’y
suis, j’y reste !). Hun Sen appartient à cette deuxième catégorie.





Quant à Norodom Ranarridd, il lui est reproché de n’avoir jamais cessé de
mentir. Il se trouve indispensable à l’Etat à l’instar d’un grand homme
d
’Etat.





Par ailleurs, il existe, dans l’entourage de Hun Sen, des gens experts dans
l’art d’impliquer régulièrement la France et le Japon- deux des principaux
pays donateurs- chaque fois que Phnom Penh a besoin d’une aide pour
désamorcer les réticenceset méfiances de la communauté internationale.
Nul, pourtant, n’est dupe et ne peut être convaincu qu’un Hun Sen nouveau
est arrivé.





Kem Sokha, président du Centre pour les droits de l’homme, affirme que «
certains dans le parti du pouvoir voudraient engager des réformes. A
supposer même que Hun Sen le souhaite, il n’a plus les moyens d’agir, car
il est trop impliqué. S’il réforme la justice, il sera mis en accusation. S
’il touche aux militaires, ils ouvriront la boîte de Pandore du coup de
1997. Il s’est lié les mains lui-même». En clair, si Hun Sen était
sincère, on verrait pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité un
corrompu créer un tribunal susceptible de le condamner.








Le seul espoir qui subsiste pour le Cambodge réside dans les pressions de
la Banque mondiale, des pays donateurs comme la France et le Japon. Jusqu’
à présent, plus ils donnent, plus le peuple cambodgien s'appauvrit, comme
le montrent les statistiques de la Banque mondiale. Il n’est pas trop tard
pour redresser la barre et aider directement à la population.





Le Cambodge ne peut survivre sans l’aide internationale puisque celle-ci
représente plus de la moitié de son budget. La communauté internationale
doit donc prendre ses responsabilités en posant clairement des conditions
relatives aux droits de l’homme et à la lutte contre la corruption pour l’
octroi des aides.





Jusqu’à présent, le nouveau gouvernement n’a pris encore aucune mesure pour
lutter contre la pauvreté et la corruption. Quand la corruption s’accroît,
elle s’impose au détriment de la démocratie ou parce que celle-ci fait
défaut. Un tel Etat corrompune pourrait se développer dans un Etat de
droit, si l’équilibre et le contrôle réciproque des pouvoirs remplissaient
pleinement leur fonction. Or les deux partis au pouvoir au Cambodge se sont
entendus le mois dernier pour exclure les députés de l’opposition des neuf
commissions de l’Assemblée Nationale. Cette exclusion est une réponse du
pouvoir à la position de l’Opposition parlementaire concernant la procédure
de formation du gouvernement actuel.





Le Cambodge est sans doute l’un des pays qui a le plus bénificié de l’aide
internationale. Pourquoi alors l’économie cambodgienne demeure-t-elle au
point mort ? Pourquoi les riches sont-ils de plus en plus riches et les
pauvres sont de plus en plus pauvres ?





Les réponses sont claires. Le Cambodge a été mal aidé. L’aide n’arrive pas

à ceux qui en ont besoin. L’aide ne va pas ni aux paysans sans terre ni aux
chômeurs ni aux affamés. Mais elle va dans les poches de la classe
politique et bureaucratique.





Dénonçant l’idéologie tiers-mondiste en vogue dans les années soixante,
Raymond Cartier a forgé une formule qui demeure toujours valable : « l’aide

consiste à prendre de l’argent aux pauvres des pays riches pour le donner
aux riches des pays pauvres ».





Nul n’ignore que le peuple cambodgien souhaite un changement. En imposant
au nouveau gouvernement cambodgien de prendre ses responsabilités, la
communauté internationale amorce les premières étapes vers la bonne
direction. Il n’est que temps qu’elle cesse de gaspiller l’argent des
contribuables occidentaux pour rafistoler un pouvoir corrompu. Il est clair
que gouvernement actuel est né par et pour la corruption. Ce n’est donc pas
avec ce gouvernement de plus 330 membres, mais c’est contre lui, et après
lui, que le Cambodge pourra s’engager dans la voie du progrès économique et
social.





Ong Thong Hoeung



------------------------------------------


Sources:


· Rapport de la Banque Mondial, avril 2004


· l’Express 26 juillet 2004, Main basse sur le Cambodge,


· Libération, le23 août 2004


· Cambodge, 13, 14, 15 août 2004
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