La Thaïlande invite la ministre du Travail à une conférence

La Thaïlande invite la ministre du Travail à une conférence à Bangkok
Mardi 10 mai 2005

Chen Chu, la ministre du Travail, a été invitée à se rendre en Thaïlande en juin pour une conférence bilatérale sur les échanges de main-d’œuvre et de prisonniers, a indiqué hier Paul Cheng, le représentant de Taiwan dans ce pays.

Paul Cheng, qui répondait aux questions des parlementaires à Taipei, a expliqué que des négociations actives étaient en cours depuis un certains temps déjà, et que les relations avec Bangkok semblaient s’améliorer.

A la fin de l’année dernière, Chen Chu avait renoncé à se rendre en Thaïlande où elle devait assister à une conférence similaire parce que les autorités thaïlandaises lui avaient refusé un visa de courtoisie, ne lui accordant qu’un visa de tourisme.

La conférence avait été reportée sine die, et Taipei avait marqué son indignation en allongeant les délais de délivrance du permis de travail pour les ressortissants de la Thaïlande. D’une semaine, ceux-ci ont d’abord été portés à 35 jours, puis à 60 jours en février. Ces mesures ont apparemment incité Bangkok à davantage de souplesse dans ses relations avec Taipei.

On compte en effet actuellement environ 100 000 Thaïs travaillant à Taiwan dans les usines et sur les chantiers publics ou dans le bâtiment. Au total, depuis 1991, ce sont plus de 820 000 Thaïs qui ont travaillé ici et rapatrié des devises dans leur pays. Par ailleurs, environ 3 000 sociétés taiwanaises sont installées en Thaïlande, y employant un total de 500 000 personnes.

« La Thaïlande garde un profil bas dans ses relations politiques avec Taiwan mais entretient avec nous des relations économiques et commerciales étroites », a noté Paul Cheng, expliquant que des considérations géopolitiques, historiques et économiques l’incitent à consolider ses liens avec la Chine.

Dans l’immédiat, il y a donc peu d’espoir, par exemple, que Bangkok signe l’accord sur les échanges de prisonniers voulu par Taipei, les deux parties n’entretenant pas de relations diplomatiques. Cela ne serait possible que si la Thaïlande modifiait sa législation intérieure, un processus « lent et compliqué ».