Une centaine de conteneurs d’exportation bloqués
13-10-2005
Cambodge Soir - La mise en place depuis le 1er octobre de nouvelles procédures de contrôle des containers destinés à l’exportation dans le port de Sihanoukville provoque déjà des mécontentements parmi les compagnies de transport et les exportateurs qui se plaignent de retards importants dans les expéditions.
Selon un haut responsable de l’Association du transport routier, une centaine de containers auraient été bloqués samedi 8 octobre au port de Sihanoukville, les nouvelles procédures qui imposent le passage obligatoire au scanner ayant provoqué des retards importants. “Avec ce retard, il y a sûrement eu des problèmes entre les fournisseurs et les acheteurs. Si la livraison n’est pas assurée à temps, les acheteurs peuvent très bien refuser la marchandise”, estime ce haut responsable qui préfère garder l’anonymat.
Ken Loo, secrétaire général de l’association des entreprises textiles du Cambodge (GMAC), a confirmé que plusieurs dizaines de conteneurs n’avaient pu être expédiés à cause des nouvelles procédures de scanner. “Si les contrôles par scanner continuent de la même façon que samedi dernier, il est probable qu’il y aura encore des problèmes de retards”, affirme Ken Loo, qui n’a cependant pas souhaité confirmer si cette question serait abordée lors du Forum économique entre le secteur privé et le gouvernement qui se tiendra demain.
Mar Sun Huot et Var Sokna, directeurs généraux adjoints du Port de Sihanoukville, admettent également qu’il y a eu des retards dans les contrôles et l’expédition d’une centaine de conteneurs samedi, mais ils affirment que la situation s’est depuis nettement améliorée. “Ce sont les premiers pas qui coûtent le plus”, affirme Sokna, qui précise que le port n’est pas directement responsable de ces retards, les contrôles étant avant tout l’affaire des services douaniers. Pen Simorn, président de la direction des douanes, n’était pas joignable hier pour évoquer cette question.
Certaines voix s’élèvent contre la lourdeur de ces nouveaux con-trôles. Le président d’une compagnie réclame ainsi la mise en place d’une seule inspection, au lieu des deux instaurées depuis le 1er octobre : la première par les douaniers et le service Camcontrol à Phnom Penh, et la seconde par les scanners à Sihanoukville. “Plus il y a d’inspections, plus nous devons payer”, déplore l’homme d’affaire, qui, sous couvert d’anonymat, affirme que le coût du contrôle par scanner d’un conteneur revient à 72 dollars. Selon lui, ces procédures devraient avoir lieu à Phnom Penh dans chaque compagnie plutôt qu’à Sihanoukville où tous les conteneurs arrivent en même temps.
Pour le secrétaire général de GMAC, il appartient seul au gouvernement de dire quelles seront les solutions : “C’est le gouvernement qui a pris cette décision, et c’est le gouvernement qui pourra dire quelles pourront être les solutions”, soutient Ken Loo.
Ky Soklim et Laurent Le Gouanvic