Convention additionnelle - Le gouvernement mobilise les ...

Convention additionnelle - Le gouvernement mobilise les médias

24-10-2005
Cambodge Soir - Malgré la grande controverse suscitée par le problème des frontières, les choses suivent inexorablement leur cours. Le 10 octobre, le Premier ministre Hun Sen paraphait avec son homologue viêtnamien la convention additionnelle au traité frontalier de 1985. Vendredi, le texte était expliqué au Conseil des ministres, qui l’a adopté, puis envoyé dans la foulée à l’Assemblée nationale.
Vacances parlementaires obligent, aucune date n’a encore été fixée pour le débat dans l’hémicycle. Chan Ven, secrétaire général de la Chambre basse, a dit avoir transmis le document à Heng Samrin, président par intérim de l’Assemblée, en l’absence du prince Ranariddh, à l’étranger. “Le gouvernement a dit que l’examen de cette convention devait se faire au plus vite, alors nous ne traînerons pas”, promet Chan Ven. Et pour faire accepter cet accord contesté par certains car il s’appuie sur un traité signé à une époque où l’armée viêtnamienne était stationnée au Cambodge, le gouvernement mobilise tous les moyens audiovisuels.
Ainsi, depuis plusieurs jours, cinq communiqués du gouvernement lus par un présentateur ont été diffusés plusieurs fois par jour, et repris par différentes chaînes de télévision. Le message est simple : expliquer que la reconnaissance de la fameuse ligne Brévié ne date pas d’hier. Il est rappelé que de telles négociations avaient déjà eu lieu avec le Viêt-nam “dans les années 1960, sous le Sangkum Reastr Niyum”. Et, document à l’appui, il est démontré que, quelques années plus tard, “les Khmers rouges acceptaient de conserver la ligne Brévié comme tracé frontalier officiel, comme l’avait admis avant eux Norodom Sihanouk”. Enfin, dans un dernier message, était lue la lettre de Norodom Sihanouk adressée au président viêtnamien en septembre 1999, dans laquelle il dit reconnaître à nouveau la ligne Brévié. Hun Sen entend ainsi saper le principal argument que lui opposent ses détracteurs, leur prouvant qu’il n’est pas le premier à accepter cette ligne de partage et, de fait, l’annexion de l’île de Koh Tral (Phu Quoc) par le Viêt-nam. Certains voient là une réponse au prince Sisowath Thomico, qui, dans une lettre postée sur internet et datée du 15 octobre, donnait une part de responsabilité au Premier ministre dans la perte de cette île.

En parallèle, des chansons datant du début des années 70, dans lesquelles le régime de Lon Nol accuse Norodom Sihanouk de “faire perdre du territoire au profit des Vietcongs” et justifie là son coup d’Etat, sont diffusées sur les ondes depuis deux semaines. Une façon de faire un rapprochement entre les deux situations et de montrer que le problème frontalier est à nouveau brandi comme prétexte pour tenter de renverser le chef du gouvernement en place.

Cambodge Soir