Sous la pression d'associations de protection de la nature, un membre du gouvernement de Bangkok a été contraint de réexaminer un projet visant à mettre de la viande d'animaux sauvages au menu d'un restaurant dans un nouveau zoo de Chiang Mai (nord de la Thaïlande).
• (AFP/AFP/Gouvernement thaïlandais - vendredi 18 novembre 2005, 13h53)
endredi 18 novembre 2005, 13h53
Viande d'animaux sauvages au menu d'un zoo: recul thaïlandais face au tollé
BANGKOK (AFP) - Sous la pression d'associations de protection de la nature, un membre du gouvernement de Bangkok a été contraint de réexaminer un projet visant à mettre de la viande d'animaux sauvages au menu d'un restaurant dans un nouveau zoo de Chiang Mai (nord de la Thaïlande).
"Je suis peut-être allé vite en besogne en lançant cette idée", a admis Plodprasop Surasawadi, vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, dans un entretien avec l'AFP. "Par conséquent, je vais réexaminer quel type de viande devrait être mis au menu", a-t-il dit, ajoutant : "je ne ferai rien qui soit contraire à l'intérêt du pays".
Le haut responsable thaïlandais a fait ces déclarations à la suite de violentes critiques en Thaïlande et au Kenya de la part d'associations de protection des animaux.
Le Chiang Mai Night Safari, qui doit officiellement ouvrir ses portes le 1er janvier, doit recevoir prochainement 175 animaux du Kenya, ce qui avait fait l'objet d'une première controverse dans ce pays africain.
L'annonce jeudi par M. Plodprasop qu'un des restaurants du zoo proposerait de la viande de girafe, de zèbre et de crocodile a ranimé la colère des groupes de défense de la nature.
Aucun des 175 animaux en provenance du Kenya n'était destiné à être mangé, a tenu à préciser le vice-ministre thaïlandais.
"Il y a un restaurant à Nairobi qui sert différentes sortes de viande provenant d'animaux (sauvages) élevés à des fins commerciales. C'est pourquoi j'ai pensé qu'on pourrait importer cette viande, ce qui rendrait le restaurant (Vareekunchorn du zoo de Chiang Mai) un peu différent", a expliqué M. Plodprasop. "Les Thaïlandais dégustent parfois des plats exotiques comme des insectes frits, de l'autruche, du crocodile et c'est tout à fait légal".
Cependant, les défenseurs de la nature n'ont pas apprécié, affirmant que le message de M. Plodprasop risquait de véhiculer l'idée que la Thaïlande acceptait le trafic et la consommation d'espèces animales en danger.
"Immoral et contraire à la loi", a lancé Nikom Putta, directeur du Wildlife Fund de Thaïlande, en s'inquiétant d'une "dégradation de l'image" de son pays sur la scène internationale. "Ce que le gouvernement a fait au Kenya fait apparaître la Thaïlande comme un pays non civilisé, qui utilise sa puissance financière pour obtenir des ressources naturelles de pays plus pauvres, dans ce cas la faune".
Le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, lui-même originaire de la région de Chiang Mai, avait visité le zoo en avant-première mercredi en compagnie de plusieurs dizaines d'hommes d'affaires.
La semaine dernière, M. Thaksin était au Kenya où le gouvernement avait confirmé son intention de faire cadeau à ce zoo de 175 animaux sauvages, dont des oiseaux, malgré les protestations des défenseurs de la nature.
Jeudi, des associations kényanes s'étaient déclarées choquées par l'annonce de M. Plodprasop. "Si c'est vrai, le gouvernement kényan doit revoir (sa décision) d'envoyer des animaux en Thaïlande", avait déclaré à Nairobi Connie Maina, porte-parole du Service kényan de la faune (KWS), organisme public chargé de la gestion des parcs nationaux du pays, qui abrite une des faunes sauvages les plus abondantes de la planète.
Sujet: recul thaïlandais face au tollé