SIDA - Une lutte permanente pour la Thaïlande
Le 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le Sida, est l’occasion de faire le point sur l’épidémie. La Thaïlande compte plus de 20,000 nouveaux malades chaque année, mais espère passer sous le seuil des 1% d'adultes contaminés
Alors que la grippe aviaire occupe chaque jour la une de l’actualité, le Sida continue son triste développement mondial, principalement dans les pays asiatiques.
Un communiqué du 21 novembre a rendu public les chiffres du rapport annuel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’ONUSIDA. Bien que le taux de nouvelles infections ait baissé dans certains pays, le nombre de séropositifs a augmenté de 5 millions en 2005. 40,3 millions de personnes vivraient avec la maladie et 3 millions en sont mortes en 2005.
La Thaïlande au cœur de l’épidémie
Les comportements à hauts risques menacent d'intensifier l'épidémie en Asie, qui pour le moment demeure essentiellement concentrée au sein des populations d'utilisateurs de drogues injectables, d'hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes et des travailleurs du sexe.
Peu de pays en voie de développement ont réussi leurs ripostes face au virus du Sida. Cependant, la grande campagne de prévention amorcée en Thaïlande dans les années 90 a permis de réduire le nombre de nouvelles infections de 140,000 en 1991 à 21,000 en 2003 (soit une baisse de plus de 80%). La prévalence nationale estimée du VIH chez l’adulte (nombre de personnes infectées/nombre total d’adultes) avait alors chuté à son niveau le plus bas, environ 1,5%. L’objectif reste de passer sous la barre des 1% en 2006.
L'Asie est une région à la démographie considérable. Même un faible taux de séroprévalence représente déjà un nombre élevé de victimes. Dans la plupart des pays de la région, la propagation du virus est facilitée par l’ignorance des populations, notamment dans les zones rurales où l’information n’est jamais arrivée.
Les nouveaux défis face au VIH
Les voies de transmission ont changé. Alors que la plupart des transmissions du HIV résultaient de la prostitution, les rapports extraconjugaux et occasionnels non protégés ont aussi connu une forte croissance ces dernières années. Du coup, la contamination entre époux représente désormais la moitié des nouvelles infections.
Le succès dans la lutte contre la pandémie n’est pas au rendez-vous au niveau des contaminations chez les usagers de drogues injectables. L’ONUSIDA a pourtant pressé, dès fin 2002, les gouvernements de la région afin qu’ils organisent la distribution de seringues propres pour les toxicomanes.
Les relations sexuelles non protégées seraient également en augmentation chez les jeunes.
La demande croissante en traitements en lien avec le Sida a poussé le gouvernement thaïlandais à engager des mesures. Un dispositif vient d’être mis en place afin d’apporter pour 75 centimes d’euros une consultation et les médicaments. La Thaïlande, qui représente l’un des plus gros producteurs au monde de médicaments génériques, espèrent traiter ainsi les quelques 600.000 séropositifs du pays.
T.D. (LPJ - Bangkok) 1er décembre 2005
Lire aussi
Le communiqué de l’ONUSIDA du 21 Novembre 2005
http://www.unaids.org.in/displaymore.asp?subitemkey=365&itemid=279&subchnm=&subchkey=0&chname=Press%20Releases