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 Thaïlande : La vague islamiste

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Thaïlande - Cambodge
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MessageSujet: Thaïlande : La vague islamiste   Thaïlande : La vague islamiste EmptyJeu 15 Déc - 9:07

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900 incidents en 2004, plus du double cette année

Thaïlande : La vague islamiste

L'armée thaïlandaise s'apprête à lancer à la fin du mois une vaste offensive contre les provinces musulmanes du Sud, où les affrontements entre islamistes et militaires ont fait 1 500 morts en moins de deux ans. Au risque de radicaliser les 2 millions de musulmans du pays...



Thaïlande : La vague islamiste
Dernière série de check-points bardés de filets antigrenades et de boucliers de métal blindé. Des yeux anonymes scrutent la route à travers les meurtrières de petits bunkers qui apparaissent sur les hauteurs. « Ici, vous entrez dans la zone rouge, qui allez-vous voir et pourquoi ? », demande d'un ton soupçonneux le jeune sergent ruisselant dans son gilet pare-balles. Dans cette enclave de la province de Narathiwat, épicentre, selon Bangkok, de l'insurrection islamiste qui met à feu et à sang la région et qui affole le gouvernement, l'armée thaïlandaise ne laisse rien au hasard. Après une fouille, on laisse passer la voiture. Les épais nuages de mousson qui enveloppent les montagnes de Koupit adossées à la frontière malaisienne recouvrent les rizières inondées et les profondes forêts d'hévéas comme s'ils protégeaient les sanglants secrets de cette terre musulmane.
A moins d'un kilomètre, c'est l'entrée de Tanyong Limoh, le village des rebelles. Au premier coup d'oeil, on découvre en fait un village de femmes et d'enfants. Pas un homme à la ronde. Certains ont disparu, d'autres - une quinzaine - croupissent dans la prison du district. Il y a peu de nouvelles. « Ils viennent de me relâcher. J'ai trop peur d'y retourner. Personne n'ose aller se plaindre aux autorités. C'est très dangereux. Alors on attend. » Maïe, la saigneuse de latex, a été embarquée il y a plus de trois mois par des hommes armés en civil. Elle a appris par la suite que son mari faisait lui aussi partie de la rafle. « Ils m'ont interrogée une seule fois. Ils voulaient savoir si je connaissais les séparatistes. » De longues semaines au secret ont suivi, enfermée avec d'autres femmes de la communauté. Puis Maïe a été libérée, il y a trois jours, sans explications.
Dans ce bastion à plus de 90% musulman, où la pauvreté est trois fois supérieure à la moyenne nationale, les paysans parlent à peine le thaïlandais et n'entendent rien aux lois de ce royaume bouddhiste qui a annexé leur sultanat il y a un siècle. Mais ils ont compris que les forces de sécurité avaient désormais tous les droits. Les arrestations et les détentions arbitraires ? Légales. Les listes noires de suspects, très redoutées, et les écoutes téléphoniques ? Légales également. La loi martiale en vigueur depuis dix-neuf mois dans les trois provinces ne suffisait plus, Bangkok a donc décidé de passer à l'étape suivante : l'état d'urgence, décrété immédiatement après une impressionnante attaque sur la grande ville de Yala fin juillet. Un « permis de tuer » délivré aux forces de l'ordre, affirment, dans un rapport accablant, les experts d'International Crisis Group. Le renforcement de la loi martiale exempte aussi policiers et militaires de toute poursuite judiciaire, notamment dans les cas de violations des droits de l'homme. C'est l'état d'urgence institutionnalisé en Thaïlande.
Tanyong Limoh est le premier village à avoir refusé l'autorité de l'Etat. Un jour de septembre, les hommes, rendus furieux par une tuerie, la veille, dans la « maison de thé » du bourg, arrêtent eux-mêmes « leurs suspects » : deux militaires, ligotés et détenus près de la mosquée. Dans la foulée, les femmes et les enfants décident de s'asseoir sur la route et empêchent la police d'entrer. Le siège va durer dix-huit heures. Négociateurs, élus locaux, journalistes, personne ne passe. Les habitants réclament justice pour les deux villageois morts criblés de balles et les blessés du salon de thé. Ils exigent un arbitrage indépendant. Les heures passent, le village ne cède pas, et la tension monte. A la tombée de la nuit, coup de théâtre, l'insurrection s'achève en carnage. Des « inconnus » assassinent sauvagement au couteau les deux prisonniers. Les émeutiers se dispersent. Les représailles policières vont suivre. Aujourd'hui encore les habitants affirment ignorer l'identité de ceux qui les ont « vengés », engloutissant le village dans une spirale du talion dont ils sont les premières victimes.
Car depuis des colonnes d'une centaine de soldats débarquent la nuit dans les communes de la zone rouge. Ils ratissent les environs et enfoncent souvent les portes des maisons, comme à Lahan, le village voisin, dont l'imam a été abattu par de mystérieux assaillants. Ici, l'identité des tueurs ne fait pas de doute. « Ils sont ensuite venus proposer un voyage à La Mecque à son fils pour se faire pardonner leur crime, tempête un vieillard. Donnez-moi un fusil et je me charge de ces chiens ! » Dans l'échoppe de l'unique rue, un tract passe discrètement de main en main. On y dénonce en sanscrit et en yawi, l'alphabet local dérivé de l'arabe, la « barbarie des soldats du Siam [l'ancien nom de la Thaïlande], une armée d'occupation ».
Une patrouille arrive à pied. Dix soldats lourdement armés. Silence. L'officier esquisse un sourire en direction de l'assemblée. On ne le lui rend pas. 130 habitants terrifiés ont préféré s'enfuir de ce hameau et se réfugier dans la Malaisie musulmane voisine, qui s'oppose à leur extradition. Embarras des autorités de Bangkok. Orage diplomatique entre les deux pays. Les « réfugiés » musulmans thaïlandais refusent toujours de revenir.
En moins de deux ans, près de 1 500 personnes ont été tuées dans les trois provinces musulmanes du Sud. Paysans, enseignants, fonctionnaires, policiers ou soldats... bouddhistes autant que musulmans. Dans cette arithmétique de la terreur, les comptes paraissent étrangement équilibrés. Mais pas un jour ne passe sans une attaque à la bombe, la découverte d'une victime égorgée, un sabotage. Et les chiffres s'emballent : 900 incidents recensés l'an passé, déjà près du double en cette fin 2005. On parle de centaines de disparus en pointant du doigt le « sale boulot » des Tahan Saïo, un groupe secret de soldats d'élite, ou encore la tactique des escadrons de la mort de la Nuaïrop Piset, formés par des officiers du renseignement. Mais il n'y a jamais de preuves ni de cadavres. On dénonce aussi les vendettas et le rôle des maffias locales impliquées dans le trafic de drogue, de clandestins et dans la prostitution. Et puis il y a les « rebelles », héritiers des mouvements séparatistes des années 1970... Mais là encore la guérilla sans nom reste muette et invisible. A peine remarque-t-on, çà et là, le slogan « Patani Merdeka » (« Patani libre », du nom de l'ancien royaume de Patani), placardé sur les façades...
Wan Kadir, vétéran d'Afghanistan et chef du mouvement Patani Bersatu, a beau répéter, depuis son exil européen, que « la jeune génération se prépare depuis dix ans à relancer la guerre de libération contre les colons thaïlandais », ses menaces n'ont d'écho que dans les bureaux de l'état-major, où l'on croit savoir que « des centaines de militants sortent de camps d'entraînement libyens ». Teinté d'intérêts personnels et de corruption, ce cocktail explosif fait le jeu d'un Premier ministre va-t-en guerre, Thaksin Shinawatra. « Il instrumentalise la violence, comme Bush en Irak, dénonce un intellectuel musulman. Il attise la haine communautaire et octroie des budgets colossaux à l'armée et à la police. » Pour beaucoup, la brutalité de la politique gouvernementale est en train de jeter les quelque 2 millions de musulmans thaïlandais dans les bras des séparatistes. De fait, jusque récemment, « les insurgés n'avaient presque rien à faire, ironise un universitaire de Pattani, les forces de l'ordre s'occupaient de tout ».
Aujourd'hui, un responsable étudiant parle d'un recrutement actif de la rébellion dans les campus universitaires : « Ils nous disent qu'il faut choisir son camp. Moi, j'avais l'ambition de devenir ingénieur, mais la lutte armée est au bout du chemin, comme une nouvelle Palestine. »
Sur le bord des routes du Sud musulman, les pancartes touristiques indiquent toujours les longues plages du golfe de Thaïlande. Mais elles semblent figées dans un passé lointain et révolu. On estime que près d'un tiers des 360 000 bouddhistes ont déjà fui la région. Au moins 80 instituteurs ont été abattus par des tueurs invisibles, un bon millier ont été mutés ailleurs, des centaines d'autres font la classe pistolet à la ceinture. Et l'on se presse dans les « bureaux de réaffectation des fonctionnaires », qui ressemblent, vue la fébrilité ambiante, à des centres d'évacuation d'urgence.
A la porte de l'école principale de Pattani, une affiche du ministère de l'Intérieur donne le ton : 25 pistolets et revolvers en photo sont en vente, « réservés aux fonctionnaires ». Des neufs et des occasions, à tous les prix, « stock important disponible ». Et si l'exode se poursuit, on a déjà trouvé la parade : les instituteurs et les postiers seront remplacés par des soldats. En dépit du largage par avions militaires de milliers de cocottes en papier sur les provinces en signe de « solidarité », de la création d' « écoles de la paix », de la mise en place d'une Commission pour la Réconciliation ou de centres de rééducation civique, la trêve entre le Sud profond et le reste du royaume n'a jamais paru aussi menacée. Mais Bangkok ne désarme pas et prépare son jour J. Le déclenchement de l'offensive massive des forces gouvernementales, dont les renforts arrivent chaque jour, contre « les rebelles islamistes », est prévu pour la fin décembre...
Dans son bastion de jungle de l'île de Jolo, dans l'extrême sud des Philippines, l'ustadz Kabirh Malik n'ignore rien des violences du Sud thaïlandais. Il projette d'y envoyer « dans les prochaines semaines » des « éclaireurs ». Ce seigneur de guerre islamiste, formé en Syrie, proche de la Jemah Islamiyah, le réseau asiatique local lié à Al-Qaida, connaît bien la guerre. Avec ses 4 000 hommes, il tient tête aux forces spéciales américaines et aux 30 000 soldats philippins déployés à Jolo sur ce front antiterroriste asiatique. Et le conflit dure depuis trente ans. « Pour nous, c'est plus simple d'aller en Thaïlande qu'à Manille, en passant secrètement par «la porte de derrière», et nos frères musulmans ont besoin de notre aide. C'est une obligation », explique-t-il avant d'aller s'isoler avec un émissaire arrivé clandestinement de Libye via la Malaisie.
Même discours chez les miliciens indonésiens du Front des Défenseurs de l'Islam à Java ou à Sulawesi, où les plus exaltés sortent leurs sabres torsadés à la seule évocation de l'armée thaïlandaise, « les colons bouddhistes du sultanat de Patani ». Plus proches et plus prudents, les voisins du Parti islamiste malaisien se contentent de manifester leur « indignation » face aux discriminations à l'égard des musulmans en Thaïlande. Mais selon les services de renseignement locaux, la jungle de la frontière malaisienne sert de sanctuaire aux militants islamistes thaïlandais et abriterait des camps d'entraînement.
Si la radicalisation des dernières attaques en Thaïlande a pu laisser entrevoir un début d'internationalisation du conflit, voire les premiers signes d'une entrée en scène de la Jemah Islamiyah, les preuves manquent et les interpellations de « terroristes cambodgiens » ou de « djihadistes » arrivés en bateau de la région indonésienne d'Aceh, au nord de Sumatra, n'ont pas mené loin.
« Nous accueillons à bras ouverts tous nos frères d'armes musulmans », avance pour sa part un chef religieux de Narathiwat, très inspiré par le projet de vaste califat islamique asiatique, prôné par la franchise régionale d'Al-Qaida. Coup dur pour Bangkok : les dernières révélations sur la présence, depuis 2002, de centres de détention de la CIA en Thaïlande, où auraient été emprisonnés et interrogés par les Américains des proches d'Oussama Ben Laden, ne vont pas calmer les esprits musulmans.

Cyril Payen
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MessageSujet: Re: Thaïlande : La vague islamiste   Thaïlande : La vague islamiste EmptyJeu 15 Déc - 19:11

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haïlande: La situation dans le Sud s'améliore
12/15/2005 -- 20:22(GMT+7)


Bangkok, 15 décembre (AVI) - Les plans et les mesures d'action conformes au décret de l'état d'urgence du gouvernement thaïlandais dans les provinces de Narathiwat, de Pattani et Yala, à l'extrême Sud de la Thaïlande, ont obtenu des succès initiaux, a fait savoir le vice-Premier ministre thaïlandais Chidchai Vanasatidya.

"Ces résultats ont été obtenus grâce aux contributions du Conseil pour la Sécurité nationale de la Thaïlande (NSC) et des forces de police et d'armée dans la réalisation des plans et des mesures d'action pour faire face à l'instabilité dans le Sud", a-t-il ajouté.

Le Cabinet thaïlandais a approuvé une proposition du Commandement de la construction de la paix des provinces frontalières du Sud (SBPPC) concernant l'envoi des soldats dans le Sud, afin d'aider les habitants locaux à récolter le latex du caoutchouc, une action significative visant à consolider les relations entre les locaux et les autorités.

"La police et l'armée et les officiels gouvernementaux renforceront davantage les mesures sécuritaires dans les jours de congé du nouvel an", a affirmé le vice-Premier ministre thaïlandais. Selon les prévisions, il se rendra au Sud les 21 et 22 décembre.

Selon le journal Phuchatcan, la Thaïlande devra installer 9.000 caméras de surveillance sur des bâtiments gouvernementaux dans le Sud. Le gouvernement examine la mise en place des systèmes de surveillance vidéo dans certains lieux publics de Bangkok. -AVI
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