Les bateliers en conflit ouvert avec leur comité de tutelle

Siem Reap - Les bateliers en conflit ouvert avec leur comité de tutelle
21-12-2005
Cambodge Soir - A Chong Kneas, à 6 kilomètres de Siem Reap, le torchon brûle entre les 220 propriétaires de bateaux destinés au transport des touristes et le comité mis en place en début d’année par le gouverneur de la province pour gérer leur activité. En 2003, les propriétaires des bateaux s’étaient regroupés en deux associations - l’une pour les bateaux transportant les touristes individuels, l’autre pour les groupes - afin de coordonner leur travail. En janvier, le gouverneur a décidé de créer une structure pour gérer les tarifs et la billetterie et, en même temps, développer les infrastructures dans ce secteur où les touristes viennent nombreux pour des balades sur le fleuve. Rénovation de la route, construction de nouveaux embarcadères, etc., figuraient au programme de ce comité. “Nous avons été d’accord pour travailler avec ce comité parce que beaucoup de choses nous ont été promises. Mais seulement 1% des promesses faites par Lay Pheng, le responsable du comité, ont été réalisées”, assure Chhun Lay, directeur adjoint d’une des deux associations.

La mise en place du comité a entraîné une augmentation du prix des tickets sans pour autant que cela leur profite, pestent les propriétaires de bateaux. “Avant, les prix étaient moins élevés, si bien que les touristes nous laissaient des pourboires. Maintenant ce n’est plus le cas”, déplore Heng Houn, l’un d’entre eux, qui dit ne gagner pas plus de 5000 à 6000 riels par personne transportée, alors que le prix des billets s’échelonne de 5 à 9 dollars en fonction du nombre de personnes transportées. “Nous avons demandé au comité qu’il nous paye un dollar de plus par personne embarquée mais le comité a refusé”, s’emporte Heng Houn.

Lay Pheng, le patron du comité, se défend de n’avoir rien fait pour développer les infrastructures de Chong Kneas. “J’ai respecté mes promesses à 100% mais les propriétaires de bateaux ne m’aident pas. Au contraire, ils sont toujours en train de me mettre des bâtons dans les roues. Si je n’avais pas correctement rempli mon contrat, est-ce que je serais resté en place jusqu’à maintenant?”, proteste-t-il.

Le contrat qui lie ce comité avec la province arrive à échéance en février 2006. Pour les propriétaires de bateau pas question que Lay Pheng conserve son poste. “Il faut que ce soit quelqu’un de la région qui se charge de gérer cette affaire. Lay Pheng est originaire de Kampot. Il ne comprend pas les besoins des habitants de notre région”, indique un propriétaire. Les bateliers ont déjà alerté les autorités sur le conflit qui les oppose au comité. Si Lay Pheng conserve le contrat en 2006, ils saisiront les plus hautes autorités gouvernementales, promettent-ils.

Ung Chamrœun