CÉRÉMONIES BOUDDHISTES EN THAÏLANDE UN AN APRÈS LE TSUNAMI
dimanche 25 décembre 2005, 8h33
Cérémonies bouddhistes en Thaïlande pour les victimes du tsunami
KHAO LAK, Thaïlande (Reuters) - Le jour de Noël a été ponctué en Thaïlande par des cérémonies bouddhistes dans les zones touchées par le tsunami, dont les familles des victimes célébraient dans la souffrance le premier anniversaire.
"Je n'oublierai pas tant que je vivrai", lance Sorjia Aiawsakul, une Thaïlandaise de 80 ans qui a perdu son fils, sa belle-fille et une nièce dans la catastrophe du 26 décembre, qui a fait environ 231.000 morts en Asie et en Afrique.
Le bilan officiel du tsunami en Thaïlande s'élève à 5.395 morts.
"C'était mon fils préféré. Un an est passé, mais je pense à lui tous les jours. Je pleure encore tous les jours", dit-elle alors que des moines entonnent des chants bouddhistes dans le temple de Wat Ban Muang, à Khao Lak, la station balnéaire où sont décédées la plupart des victimes du tsunami en Thaïlande.
Dans les jours qui ont suivi la catastrophe, le temple a servi de morgue temporaire pour les centaines de corps de touristes étrangers et de Thaïlandais retirés de l'eau et des décombres des bâtiments emportés par la vague géante.
Dimanche, quelque 300 personnes de tous horizons se sont rassemblées dans le temple pour s'y recueillir en silence avant les grandes commémorations de lundi.
"Nous voulions venir ici pour nous souvenir de ceux qui sont morts", explique Joann Johnson, une New-Yorkaise de 17 ans qui enseigne l'anglais et l'art dans une école de Ban Nam Khem, un village de pêcheurs voisin qui a été entièrement reconstruit en 2005.
DES VIES QUI BASCULENT
Si la Thaïlande semble s'être remise physiquement du tsunami grâce à un effort de reconstruction soutenu, les séquelles psychologiques sont profondes, notamment chez les orphelins.
"Beaucoup d'enfants, dans mon école, ont perdu leurs parents. C'est un moment très difficile maintenant pour les enfants", souligne Johnson, aux côtés de ses parents et de ses deux soeurs.
A Koh Phi Phi, l'île paradisiaque dépeinte dans le film "La Plage", elle aussi très touchée par le tsunami, des moines bouddhistes venus de 13 pays ont animé une cérémonie similaire sur une plage isolée, au calme.
De nombreux rescapés disent avoir passé une bonne partie de l'année à se demander pourquoi ils sont encore en vie alors que de nombreuses personnes - environ 700, selon un dernier bilan - ont péri sur l'île.
"En fait cela vous rend un peu plus religieux", explique Denny Sacipovic, un Suédois de 25 ans qui a échappé de peu à la vague géante. Il a quitté l'île le 25 décembre avec sa petite amie et sa mère.
Son dos est recouvert de tatouages évoquant le tsunami où figure une date que beaucoup n'oublieront pas.
Depuis qu'elle a frôlé la mort, Evelyn Rodriguez, une consultante de 41 ans habitant la ville californienne de San Jose s'interroge, sur son blog, sur cet événement qui a complètement changé sa perception du monde.
"C'est une chose de lire des textes au sujet de l'immortalité de l'âme, mais c'en est une autre de voir sa vie défiler devant ses yeux", dit-elle.
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