Patrimoine - Les temples d’Angkor et les grottes de Lascaux bientôt jumelées
10-01-2006
Cambodge Soir - Foie gras, truffes, cèpes : des produits fins dont les seuls noms suffisent à émoustiller le palais. L’art culinaire aquitain semble s’accorder aux visages de pierre souriant du Bayon. La passion pour l’aviation du prince Ranariddh, président de l’Assemblée nationale, n’est pas étrangère aux nouvelles perspectives d’alliances autres que gastronomiques entre la province de Siem Reap et le département de la Dordogne.
C’est lors de l’achat d’un Cessna 337 en août 2004 que le prince Ranariddh étoffe ses liens avec le département de la Dordogne. Le convoyage du bimoteur est organisé en décembre 2004. Le Cessna 337 décolle de Bergerac pour atterrir six jours plus tard à Phnom Penh via des escales à Dubrovnic-Louxor-Bahrein-Amedabad-Calcutta et Bangkok. A son bord, un pilote professionnel épaulé par un mécanicien aéronautique, Denis Chapoul. La livraison de l’appareil sur le sol cambodgien provoque une rencontre fortuite entre le prince Ranariddh et un autre homme féru de carlingue, Denis Chapoul. Les deux hommes se lient d’amitié avec en toile de fond une passion commune : l’aviation.
“J’ai invité le prince à venir visiter le département de la Dordogne dans le cadre d’un périple culturel”, raconte Denis Chapoul. A l’occasion de la visite de Ranariddh, en mars 2005, des grottes de Lascaux II, le double du plus célèbre cite paléolithique du monde situé à 200 mètres au-dessus de la grotte originale qui avait fermé au public en 1963 à cause de l’humidité et des gaz à effet de serre, le vice-président du conseil général de Dordogne Jean-Pierre Saint Amand évoque l’idée de mettre en place un jumelage entre la province de Siem Reap et son département. Le prince Ranariddh approuve cette initiative qui permet de souligner” la grande affection qui unit la France et le Cambodge”. Car non seulement ce jumelage prévoit un rapprochement d’ordre culturel et social mais aussi un volet agricole dont l’objectif est de mettre en place des projets afin de réduire la pauvreté en zone rurale. “Pourtant, nous n’avons pas vocation à devenir une association humanitaire”, tient à préciser Denis Chapoul. “L’accord entend surtout rapprocher les deux identités phares de la Dordogne et de Siem Reap, à savoir la grotte paléolithique de Lascaux où la vie de l’homme des cavernes est illustrée par des peintures rupestres et le site archéologique d’Angkor qui recèle sur plus de 400 km2 des vestiges de l’empire khmer”, ajoute-t-il.
Les dés sont désormais lancés puisque le pacte de l’amitié, une sorte de pré-accord qui va conduire au jumelage, a été signé vendredi au Royal Angkor Resort à Siem Reap, en présence du gouverneur de la province, des autorités locales et des représentants de l’Autorité Apsara. Désormais le prochain défi à relever est la formalisation officielle du contenu du jumelage. “Une réflexion va être mise en œuvre au travers de différentes commissions. L’enjeu est de finaliser un document qui va être signé avec les homologues cambodgiens en Dordogne courant 2006”, précise Denis Chapoul.
Gwénola Froment