Thaïlande: annonce des poursuites contre 300 musulmans

Le Premier ministre thaïlandais a annoncé que trois cents musulmans allaient être poursuivis après la manifestation qui a tourné au drame dans le Sud de la Thaïlande cette semaine.

Ces poursuites de masse ne vont pas alléger l'atmosphère très lourde dans le Sud, toujours sous le choc de la mort de 87 musulmans après la dispersion d'une manifestation à Tak Bai, dans la province de Narathiwat. Parmis ceux-ci, 78 ont été asphyxiés lors de leur transport dans des camions bondés de l'armée où ils ont été empilés les uns sur les autres.

Par ailleurs, sur les quelque 1.300 manifestants musulmans qui avaient été arrêtés lundi après la manifestation, 900 seront relâchés.

Le grand Sud de la Thaïlande est secoué par des violences attribuées à des "rebelles" non identifiés depuis janvier qui ont fait, selon un décompte fourni par le Premier ministre, quelque 460 morts.

La violence n'a pas cessé puisque depuis jeudi soir puisque encore six nouvelles personnes ont été tués.

Thaïlande : M. Thaksin annonce des poursuites contre 300 manifestants

Trois cents musulmans vont être poursuivis après une manifestation qui a tourné au drame dans le Sud de la Thaïlande cette semaine, a annoncé le 30 octobre le Premier ministre, Thaksin Shinawatra, tandis que 900 autres commençaient à être libérés.
Ces poursuites de masse ne vont pas alléger l'atmosphère très lourde dans le Sud, toujours sous le choc de la mort de 87 musulmans après la dispersion d'une manifestation à Tak Bai, dans la province de Narathiwat-dont 78 asphyxiés lors de leur transport dans des camions bondés de l'armée où ils ont été empilés les uns sur les autres.
"J'ai reçu un rapport (des autorités militaires) selon lequel 300 détenus vont être poursuivis et plus de 900 relâchés l'près-midi du 30 octobre", a annoncé M. Thaksin dans son allocution hebdomadaire à la radio. Un haut responsable militaire dans le Sud a ensuite précisé que ceux-ci auraient à répondre de destruction de biens publics, d'émeute et de vol. La loi martiale en vigueur dans une partie des trois provinces sensibles de Narathiwat, Pattani et Yala, où la population est à plus de 80 % musulmane, autorise les autorités à garder sept jours des suspects sans les inculper. Quelque 1.300 manifestants musulmans avaient été arrêtés le 25 octobre après la manifestation.
La violence n'a pas cessé puisque depuis jeudi soir six nouvelles personnes ont été abattues ont tués par des bombes. Cinq personnes ont été tuées par balles ce week-end dans une série d'incidents marquant la poursuite des violences dans le Sud. Le matin du 31 octobre, Sudkhet Suthiboonsri, 38 ans, un ouvrier du bâtiment bouddhiste a été tué à son domicile de Cho-ai-Rong par deux inconnus en moto, dans la province de Narathiwat.
Quatre autres personnes avaient été tuées le 30 octobre : un policier du commissariat de Sai Buri dans la province de Pattani, deux paysans dans le district de Chanae, dans la province de Narathiwat, et un ancien chef de village dans la ville de Yala dans la même province. Cela porte à onze le nombre des morts dans des attentats à la bombe ou par balles depuis le 28 octobre. La police a renforcé la sécurité à Bangkok et autour des ambassades et grands hôtels, par crainte de représailles de musulmans séparatistes.

AFP/VNA
( 01/11/04)