Kompong Thom - Hun Sen et Sam Rainsy travaillent de concert

Kompong Thom - Hun Sen et Sam Rainsy travaillent de concert en faveur de commerçants

17-02-2006
Cambodge Soir - Après les déclarations d’intention, les travaux pratiques. Dimanche, lors de leur rencontre, le Premier ministre Hun Sen et le dirigeant d’opposition Sam Rainsy, à peine revenu au Cambodge après un an d’exil volontaire à cause de soucis d’ordre politico-judiciaire, s’étaient promis de coopérer pour résoudre les problèmes concrets qui se posent à la population. La résolution du conflit qui opposait des commerçants aux autorités de la province de Kompong Thom semble donner du corps à ces propos.
Jeudi, lors de la clôture d’un séminaire sur la pauvreté, le Premier ministre a rapporté que, la veille, le président du PSR l’avait sollicité pour intervenir de manière “urgente” en faveur de ces commerçants. “Mercredi, Son Excellence Sam Rainsy m’a envoyé un fax pour me demander de résoudre ce litige, m’expliquant que les commerçants estimaient que les propositions qu’on leur faisait en contrepartie de leur déménagement n’étaient pas convenables. J’ai ordonné immédiatement à Om Yientieng [haut conseiller du Premier ministre] de se mettre en relation avec Son Excellence Sam Rainsy. Ensuite, il a pris contact avec les autorités de la province de Kompong Thom”, a raconté Hun Sen.
Au même moment, au cours d’une réunion avec des conseillers communaux de Phnom Penh, Sam Rainsy faisait également état de cette affaire. “Grâce à la réconciliation intervenue entre des hauts responsables, la question [des marchés de Kompong Thom] a pu être résolue rapidement”, s’est-il réjoui. Cette histoire est d’autant plus exemplaire à ses yeux que les élus PSR étaient déjà intervenus dans le passé en faveur de ces commerçants. “En 2000, il y avait déjà eu des tensions. Cheam Channy s’était rendu sur place et, une fois, il avait été jeté dans une voiture de police comme un vulgaire cochon. Cela parce qu’il n’y avait pas une bonne coopération entre les dirigeants. Cette fois-ci, j’ai envoyé un fax d’une page et demie à Samdech Hun Sen et, une demi-heure après, j’avais reçu une réponse”, a expliqué le dirigeant d’opposition pour qui le climat qui prévaut désormais permet aux militants de base de travailler en sécurité.

Cette coopération débouchera-t-elle sur une union au sommet? Pourquoi pas, a laissé entendre Hun Sen, pour qui il faut “unir toutes les intelligences pour la reconstruction du pays”. “Je pense qu’après les prochaines élections, il y aura plusieurs partis dans le gouvernement. Je ferai l’union avec le PSR et le Funcinpec, s’ils le veulent bien. Nous ne devons laisser personne à l’écart quand il s’agit de travailler dans l’intérêt du pays et pour sa reconstruction”, a commenté Hun Sen, considérant aujourd’hui le PSR non pas comme un parti d’opposition mais comme un parti “hors du gouvernement” qui peut travailler avec les partis “dans le gouvernement” pour résoudre les questions d’intérêt public.

Pour sa part, Sam Rainsy a, devant ses militants, insisté sur le fait que le PSR n’était pas devenu une dépendance du PPC. “Nous travaillons avec le PPC mais nous ne sommes pas un parti satellite [du PPC]”, a-t-il assuré, glissant au passage quelques critiques sur le Funcinpec.
Kong Sothanarith