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 Coup de pouce bouddhiste à la contestation en Thaïlande

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MessageSujet: Coup de pouce bouddhiste à la contestation en Thaïlande   Coup de pouce bouddhiste à la contestation en Thaïlande EmptyMar 21 Mar - 9:32

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Coup de pouce bouddhiste à la contestation en Thaïlande

La secte Santi Asoke a rejoint les manifestants contre le Premier ministre.

par Arnaud DUBUS
QUOTIDIEN : mardi 21 mars 2006

Bangkok de notre correspondant

Assis en tailleur sur du carton à même le bitume, des hommes en tunique de coton bleu, pieds nus, mâchent des fruits, en écoutant impassiblement les clameurs des discours qui émanent d'une tribune proche. Pour ces membres de l'armée du dhamma (1), les troupes d'élite de la secte bouddhiste Santi Asoke, ce n'est qu'une veille de bataille de plus. «Cela fait huit jours que je dors ici», dit Lomboon, 28 ans, qui vient de la communauté Santi Asoke de Nakhon Pathom. Derrière lui, une centaine de tentes igloos sont installées sur la chaussée à quelques mètres du muret de la Maison du gouvernement, le siège du pouvoir thaïlandais. Des banderoles ornent l'enceinte («Ethique d'abord», «Thaksin dictateur», «Non-violence») ainsi que des caricatures du Premier ministre Thaksin Shinawatra sous les traits d'un Hitler à visage carré. Tout près, l'avenue Ratchadamnoen, la grande artère du centre historique de Bangkok, est envahie par 80 000 manifestants venus, comme tous les jours, réclamer la démission du Premier ministre dans une atmosphère de kermesse.

Vente détaxée. Quand les fantassins de l'armée du dhamma ont rejoint le mouvement anti-Thaksin à la fin février, ils ont apporté un élan décisif aux manifestants qui accusent Thaksin d'avoir enrichi sa famille au détriment de l'Etat. C'est la vente détaxée de son conglomérat de télécommunication Shin Corp à Temasek, la firme d'investissement de Singapour, qui a fait exploser un mécontentement qui couvait depuis des mois devant l'autoritarisme et les abus de pouvoir de ce richissime homme d'affaires devenu politicien sur le tard. Bien organisée et très disciplinée, l'armée du dhamma a changé le caractère quelque peu chaotique des premières manifestations.

Sous une bâche brune devant la Maison du gouvernement, une dame grisonnante distribue gratuitement des médicaments traditionnels produits par les neuf communautés autosuffisantes de Santi Asoke. «C'est garanti sans effets secondaires. Nous avons des remèdes pour tous les maux», dit-elle. Des portraits de Gandhi et des écriteaux «interdit de fumer» sont accrochés ici et là. Près d'un grand bouddha en plâtre, des membres de la secte regardent sur un petit écran la diffusion en direct du discours d'un de leurs leaders, le général à la retraite Chamlong Srimuang.

A priori, Santi Asoke et son armée du dhamma ne sont pas foncièrement politiques. Cette secte bouddhiste rigoriste a été fondée en 1975 par Rak Rakpongse, un ancien présentateur vedette du petit écran, devenu bonze. Très vite Santi Asoke a attiré les intellectuels et les gens de la classe moyenne fatigués du matérialisme croissant. «Santi Asoke plaît à beaucoup de gens qui sont profondément traditionnels et déboussolés par les changements de la société, par exemple concernant la famille ou les comportements sexuels», explique l'historien Chris Baker. La secte est devenue si puissante que le gouvernement, appuyé par la hiérarchie bouddhique, a forcé son leader a quitté le froc en 1989. Dès cette époque, Santi Asoke a souvent joué un rôle politique, comme pour soutenir Chamlong Srimuang, qui a été par deux fois gouverneur de Bangkok dans les années 80, ou lors des grandes manifestations prodémocratiques de l'été 1992 menées, là encore, par le charismatique Chamlong.

«Frères humains». La participation au mouvement anti-Thaksin s'inscrit dans ce parcours. «Pour nous, membres de Santi Asoke, il ne s'agit pas simplement de s'asseoir et de méditer. Il faut que nous aidions nos frères humains», dit Lomboon, qui s'apprête à passer une nouvelle nuit devant la Maison du gouvernement. «Nous ne pouvons pas nous séparer de la société. Et la politique est la société», confie Suda Rangkupan, une professeure de linguistique, qui fréquente le centre de Santi Asoke. «La vente détaxée de Shin Corp est la pire chose que Thaksin pouvait faire. S'il était un simple homme d'affaires, ça irait. Mais il est le Premier ministre, c'est vraiment dégoûtant», dit-elle assis sur le bord du trottoir.

Pour Chamlong Srimuang, cette nouvelle croisade a aussi les allures d'une pénitence personnelle : c'est lui qui avait permis l'entrée de Thaksin dans le monde politique en lui confiant la direction de son parti, le Palang Dhamma, en 1995. Une erreur, reconnaît aujourd'hui, le général de l'armée du dhamma : «Lors de ses trois premières années au pouvoir, Thaksin a fait un bon travail. Mais depuis deux ans, la cupidité et l'ambition ont pris le dessus.»

(1) Dhamma : les enseignements du Bouddha.
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