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 Agriculture - Quand l’eau arrive par la force du vent

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Thaïlande - Cambodge
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MessageSujet: Agriculture - Quand l’eau arrive par la force du vent   Agriculture - Quand l’eau arrive par la force du vent EmptyJeu 23 Mar - 9:02

Agriculture - Quand l’eau arrive par la force du vent

23-03-2006
Cambodge Soir - Pomper l’eau grâce à la force du vent : telle est l’idée de l’Institut de développement du Cambodge (IDC), une organisation non gouvernementale, pour aider les communautés paysannes à faire face à l’augmentation du prix du pétrole tout en facilitant leur approvisionnement en eau.

Cette idée est en passe de devenir réalité, alors que l’IDC expose depuis une semaine un prototype d’éolienne agricole de pompage, à Phnom Penh dans le jardin de Chroy Changvar, en face du palais royal, au bord du Tonlé Sap. L’engin, d’une hauteur de 6 mètres, comprend une roue de 3 mètres de diamètre.

“Nous voulons présenter cette nouvelle technique aux paysans car ils ont de plus en plus de difficulté pour acheminer l’eau jusque dans leurs rizières, explique Choup Monorom, président de l’IDC. Ils sont contraints d’utiliser des pompes qui sont chères et qui fonctionnent au pétrole.”

Le prototype présenté sur le Tonlé Sap permet de pomper, selon la force du vent, de 8 à 20 m3 d’eau chaque jour à six mètres au-dessus du niveau du fleuve, sans dépenser un riel.

“La maintenance de cette éolienne ne coûte pas très chère et ne nécessite pas la surveillance d’une personne en permanence comme c’est le cas pour certaines machines. Elle peut tourner jour et nuit selon les besoins du propriétaire ou de la communauté paysanne qui l’exploite”, précise Choup Monorom. Il faut simplement, selon lui, changer de temps en temps un joint bon marché.

Cette éolienne est le fruit d’une année d’études menées par l’IDC, avec l’aide d’un professeur canadien, Denis Vannier, et de l’organisation Geres. Après trois essais, l’IDC a enfin réalisé son rêve bien que le modèle présenté à Phnom Penh ne soit pas encore directement utilisable par les paysans les plus pauvres. “Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons obtenu une belle victoire, parce que notre éolienne peut fonctionner avec un vent faible dont la vitesse n’est que de 4 mètres par seconde, contre 10 à 15 m/s auparavant. Mais le problème est que les matières premières qui permettent de la fabriquer sont chères. Elle ne répond donc pas encore parfaitement aux besoins des communautés de paysans pauvres”, reconnaît le président de l’IDC.

Une éolienne de ce type coûterait actuellement entre 700 et 1 500 dollars. L’IDC tente d’en réduire encore le prix, notamment en recherchant des matériaux moins chers comme le bois ou le bambou.

Le professeur Denis Vannier est en train d’élaborer des plans de fabrication d’une éolienne similaire en bambou, dont le prix brut avoisinerait les 100 dollars. Une étude est également en cours pour mettre en place des petites éoliennes électriques qui permettraient aux paysans de recharger des batteries. “Dès mon arrivée dans ce pays en 2004, j’ai été frappé par le fait que les gens n’ont pas d’accès à l’eau. Leurs jardins et leurs rizières sont asséchés. Les femmes doivent aller chercher de l’eau à la rivière, loin de chez elles...”, raconte Denis Vannier, premier importateur de ces éoliennes de pompage dans le pays, qui a décidé de mettre un peu de sa poche pour mettre en place ce système, déjà très utilisé en Afrique mais aussi en Chine et au Laos.

Choup Monorom espère convain-cre de nouveaux partenaires, parmi les ONG qui travaillent en milieu rural, pour financer la fabrication de ces éoliennes et les distribuer aux paysans qui ont un accès difficile aux ressources aquatiques.

Ros Dina
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