
LES MANIFESTATIONS NE DEVRAIENT PAS EMPÊCHER LA TENUE DU SCRUTIN EN THAÏLANDE
jeudi 30 mars 2006, 15h33
Des législatives dimanche en Thaïlande malgré les manifestations
BANGKOK (Reuters) - Les manifestations contre le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra ne semblent pas devoir empêcher la tenue, dimanche, des élections législatives anticipées décidées par le chef du gouvernement.
Jeudi, l'Alliance populaire pour la démocratie (PAD), qui demande depuis plusieurs semaines le départ du Premier ministre, a même mis fin plus tôt que prévu à une manifestation dans le principal quartier commercial de Bangkok, constatant l'agacement évident de la population et des commerçants.
Ralliés sous la bannière de la PAD, coalition formée pour chasser du pouvoir le Premier ministre, les manifestants se sont finalement rendus au siège de la Commission électorale pour lui demander d'invalider la candidature de Thaksin au scrutin de dimanche.
Ils l'accusent d'avoir enfreint les règles de la campagne en promettant des projets de développement et en donnant de l'argent à des électeurs en échange de leur soutien, des accusations rejetées par le Premier ministre.
Pour la PAD, sa campagne de manifestations et le boycott du scrutin par les trois principales formations d'opposition devaient empêcher la tenue du vote.
Mais il semble désormais de plus en plus probable que les élections auront bien lieu, même si le boycott pourrait avoir pour conséquence que 30 des 500 sièges du parlement restent vides, ce qui est contraire à la constitution, selon Abhisit Vejjajiva, chef de file de l'opposition.
Si cette hypothèse se vérifiait, ce serait au Conseil constitutionnel de trancher, éloignant alors la perspective d'une fin rapide à une crise politique qui dure depuis sept mois et a affecté les cours de la Bourse et les prévisions économiques, a dit le dirigeant du Parti démocrate dans un entretien à Reuters.
Après des semaines de manifestations, la population montre de plus en plus de signes de lassitude. Selon un sondage réalisé lundi, seuls 20% des habitants de la capitale et de ses environs soutiennent encore les manifestations.