Thaïlande - Cambodge Rang: Administrateur
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| Sujet: un scrutin émaillé d'incidents et de votes blancs Lun 3 Avr - 7:59 | |
| Thaïlande: un scrutin émaillé d'incidents et de votes blancs Les législatives ont valeur de référendum pour un Premier ministre contesté. par Arnaud DUBUS QUOTIDIEN : lundi 03 avril 2006 Bangkok de notre correspondant Au terme des législatives anticipées en Thaïlande, le dépouillement des bulletins de vote, tard dans la soirée d'hier, laissait apparaître un nombre de votes blancs plus élevé, à Bangkok et dans les provinces du Sud, que ceux en faveur du parti Thai Rak Thai du Premier ministre Thaksin Shinawatra. Un signe que l'ordre de boycottage des partis d'opposition a été largement suivi. Dans certaines circonscriptions du Sud, traditionnellement un bastion du Parti démocrate, la principale formation d'opposition, 99 % des suffrages étaient des votes blancs, selon les premiers dépouillements. Si la tendance est confirmée, ce serait un camouflet pour Thaksin, qui a promis de ne pas se représenter comme Premier ministre si son parti n'obtient pas la moitié des suffrages exprimés. Le taux de participation n'était toujours pas annoncé, plus de huit heures après la clôture du scrutin, ce qui semblait indiquer un certain désarroi du parti au pouvoir. Une tournée des bureaux de vote de la capitale indiquait que la participation serait faible : aucune affluence à l'ouverture, notamment dans les quartiers où résident les classes moyennes. Bon nombre de ceux qui ont choisi de glisser leur bulletin dans l'urne indiquaient avoir voté blanc. «Le Premier ministre me porte sur les nerfs», confiait une Sino-Thaïlandaise d'âge respectable. «Je ne choisis personne car, pour parler clairement, le Premier ministre est malhonnête», expliquait un employé du privé. Les électeurs étaient un peu plus enthousiastes dans les quartiers populaires comme le bidonville de Klong Toey : beaucoup affirmaient avoir choisi le parti de Thaksin parce qu'il a «stoppé le trafic de drogue». La journée a été émaillée d'incidents. A l'ouverture des bureaux, les électeurs se sont rendu compte que les isoloirs étaient disposés de manière que les assesseurs et le public puissent voir la façon dont une personne votait. Une disposition imposée par la commission électorale sur tout le territoire, en dépit du principe constitutionnel du secret du scrutin. Au moins cinq électeurs ont déchiré leurs bulletins sous les yeux incrédules des assesseurs. L'un de ces rebelles, Chaiyan Chaiyaporn, professeur de sciences politiques, a justifié son geste car il voulait «éviter que [son] vote serve à blanchir le Premier ministre». Un autre universitaire s'est transpercé le doigt à l'aide d'un cure-dent pour marquer son bulletin un vote blanc de son sang. Ces actes pourraient être un avant-goût d'une campagne de désobéissance civile dans l'hypothèse d'un troisième mandat de Thaksin. L'Alliance du peuple pour la démocratie, qui accuse Thaksin d'abus de pouvoir et d'enrichissement illégal, a déjà appelé les Thaïlandais à ne plus payer leurs impôts. | |
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