Siem Reap - Viol d'une jeune touriste : la famille veut ....

Siem Reap - Viol d'une jeune touriste : la famille veut que l'enquête aboutisse


03-04-2006
Cambodge Soir - Le 4 mars dernier, une jeune touriste européenne de 18 ans, qui circulait à vélo entre le site touristique de Kbal Spean (la rivière aux mille lingas) et le temple très fréquenté de Banteay Srey, a été dépouillée puis violée à plusieurs reprises. Portée à la connaissance de la police dès le 7 mars, sans cependant qu’il y ait dépôt de plainte, l’information avait jusqu’à présent été tenue secrète par la famille de la victime, résidant à Phnom Penh qui, encore aujourd’hui, préfère garder l’anonymat.
Le docteur George Dallemagne, ami intime de cette famille, explique que “plusieurs événements ont poussé cette famille à rendre publique cette affaire. D’une part, en raison de l’absence de plainte, la police de Siem Reap, informée des faits, leur a indiqué qu’elle ne menait pas d’enquête. De plus, lorsque des gens ont fait circuler des messages sur Internet afin d’informer les professionnels du tourisme et les touristes eux-mêmes [rapportant cette affaire], certains résidents étrangers ont voulu minimiser les faits de peur que cela ne porte atteinte au tourisme dans ce pays”. “Au contraire, afin d’assurer la pérennité du tourisme au Cambodge, il faudrait que la sécurité soit garantie et l’impunité ne règne pas”, a-t-il ajouté. Voilà pourquoi, sortant de sa réserve, la famille a décidé de déposer officiellement une plainte le 27 mars.

Selon les proches de la victime, la jeune fille, partie visiter le site de Kbal Spean à vélo, retournait tranquillement vers Siem Reap vers 16 heures, lorsqu’elle a été accostée par deux individus roulant à moto. Ces derniers l’ont menacée et dépouillée de ses effets personnels, de son T-shirt, de ses chaussures et de son vélo. D’abord choquée, la jeune fille a cherché de l’aide. En vain sur cette route où se trouvent peu d’habitations et qui de surcroît est très peu fréquentée, à cette heure-ci, par les touristes. Elle se remet donc en route vers Banteay Srey mais, pieds nus, progresse lentement. La tombée de la nuit approche lorsque trois jeunes Cambodgiens arrivent sur une moto. Ces personnes, qui ne sont pas les mêmes que celles qui venaient de la détrousser, commencent à se moquer de sa tenue, puis l’entourent, cherchent à la toucher. Elle se débat et les coups pleuvent. Les jeunes s’emparent de pierres et la frappent au visage. La jeune fille s’effondre, tente de se protéger le visage. Puis c’est le viol. Elle perdra connaissance et se réveillera à la nuit, presque nue sur ce bord du chemin, à quelques mètres de la route, dans de hautes herbes. Profondément traumatisée, blessée, elle se remet en route. Un tuk-tuk la recueille et son passager, un touriste anglais, la ramène à son hôtel. La famille, immédiatement avertie, déclare l’affaire à la police. Sous le choc, la jeune fille, refuse de porter plainte, étant persuadée que ses assaillants la retrouveront et la tueront. A son retour à Phnom Penh, la jeune fille est suivie par un psychologue. Elle refuse de s’alimenter, ne dort plus et rentre dans un état de dépression tel qu’elle sera rapidement rapatriée en Europe pour y recevoir des soins psychologiques.

Interrogé sur cette affaire, Nœun Bophal, commissaire de la police de Siem Reap, assure cependant que ses services ont démarré une enquête dès qu’ils en ont été informés. Pour l’heure, la police ne dispose d’aucune piste pour identifier les agresseurs. “C’est flou. On ne sait pas très bien où cela s’est passé. Il y a une grande distance entre Kbal Spean et Siem Reap”, remarque-t-il, disant regretter le “manque de coopération de la famille de la victime”. Des propos qui surprennent les proches. Il y a une semaine, la police leur avait spécifié qu’aucune enquête ne pourrait être ouverte sans le dépôt d’une plainte. Par ailleurs, ils affirment avoir remis à la police un dossier dans lequel figure la localisation du crime.

FA et NS