mardi 4 avril 2006, 9h24
Thaïlande: les manifestants rejettent l'offre de compromis de Thaksin
BANGKOK (AFP) - Les organisateurs des importantes manifestations tenues depuis deux mois contre le premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra ont rejeté mardi son offre de compromis, promettant de nouvelles protestations s'il ne démissionnait pas.
L'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), réunie mardi, a décidé de "soumettre au Premier ministre une lettre lui demandant de démissionner", a indiqué à la presse son porte-parole Suriyasai Katasila. "S'il démissionne, la PAD annulera la manifestation prévue le 7 avril", a-t-il promis.
Le chef du gouvernement a proposé lundi soir la création d'une commission indépendante, promettant qu'il démissionnerait si elle le demandait. Mais il a souligné que, si ses opposants rejetaient cette offre, il tenterait de convoquer le Parlement et de former un nouveau gouvernement.
La PAD, qui réunit des membres de la société civile, est à l'origine des manifestations tenues quasi-quotidiennement depuis deux mois dans la capitale Bangkok. Elle exige le départ de M. Thaksin, l'accusant de corruption et d'abus de pouvoir.
Les trois principaux partis politiques d'opposition se réunissaient également ce mardi afin de mettre au point leur réponse à la dernière offre de M. Thaksin.
Le porte-parole du Parti démocrate a cependant déjà fait part de ses doutes quant à la sincérité du chef du gouvernement. "Nous ne sommes pas encore certains que ce que M. Thaksin a déclaré à la télévision soit une proposition sérieuse ou s'il ne faisait que parler", a déclaré Ong-art Klampaiboon.
"S'il établit clairement qu'il s'agit d'une proposition sérieuse visant à mettre fin au conflit, alors nous serions disposés à envisager toute option qui serait au bénéfice du pays", a-t-il ajouté.
Les résultats officiels des élections de dimanche étaient toujours attendus mardi. Selon de premières indications, les élections pourraient être invalidées dans 38 des 400 circonscriptions, rendant obligatoires de nouveaux scrutins sous trente jours, faute de quoi l'élection du Premier ministre par la Chambre basse du Parlement ne peut avoir lieu.