Cédant aux pressions, le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a annoncé qu'il démissionnerait après la première séance du parlement issu des élections anticipées du week-end dernier - qui pourrait ne pas avoir lieu avant longtemps. /Photo prise le 4 avril 2006/REUTERS/Adrees Latif
• (Reuters - mardi 4 avril 2006, 16h39)
Premier ministre thaïlandais a l'intention de démissionner
BANGKOK (Reuters) - Cédant aux pressions, le Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a annoncé mardi qu'il démissionnerait après la première séance du parlement issu des élections anticipées du week-end dernier - qui pourrait ne pas avoir lieu avant longtemps.
"Je veux me retirer et ne pas rester au poste de Premier ministre, mais je dois assurer l'intérim jusqu'à la fin du processus de sélection du prochain Premier ministre", a-t-il expliqué lors d'une allocution retransmise à la télévision.
Il n'a pas donné le nom d'un éventuel successeur.
Reste à savoir quand le parlement va siéger. En effet, le scrutin de dimanche laisse 38 circonscriptions sans député parce que les candidats qui s'y sont présentés n'ont pas réuni les 20% des suffrages nécessaires pour remporter le siège.
La constitution stipule que le parlement ne peut siéger avant que tous les sièges soient pourvus, et de nombreux sièges restés vacants se trouvent dans des bastions de l'opposition, qui a boycotté le scrutin.
Cette dernière s'était dite prête à stopper les manifestations de rue et à prendre part à de nouvelles élections si le Premier ministre démissionnait sans délai.
L'opposition et les organisateurs des manifestations reprochent notamment au Premier ministre la vente par sa famille de ses parts dans son empire de télécommunications, pour 1,9 milliard de dollars exonérés d'impôts.
Thaksin semble avoir cédé pour éviter, notamment, que l'agitation sociale n'assombrisse les festivités nationales des 12 et 13 juin en l'honneur du 60e anniversaire de l'accession au trône du roi, Bhumibol Adulyadej, un personnage très respecté.
"Faisons le ménage et stoppons le chaos", a-t-il déclaré moins de deux heures après son retour de l'audience que lui a accordé le roi dans son palais de Hua Hin.
Thaksin a provoqué les élections législatives de dimanche dernier, trois ans avant la fin théorique de son mandat, pour tenter de mettre fin aux manifestations conduites par une de ses anciens relations d'affaires, Sondhi Limthongkul, et par son ex-mentor en politique, le général de réserve Chamlong Srimuang.