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 rééducation forcée pour les musulmans du Sud

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MessageSujet: rééducation forcée pour les musulmans du Sud   rééducation forcée pour les musulmans du Sud EmptyMar 16 Mai - 8:25

rééducation forcée pour les musulmans du Sud Logo_home

Thaïlande : rééducation forcée pour les musulmans du Sud

Des jeunes vont dans des camps pour réapprendre les valeurs nationales.

par Arnaud DUBUS
QUOTIDIEN : mardi 16 mai 2006

Pattani envoyé spécial

La moto gît à demi détruite sur l'asphalte creusé par l'explosion. Accroupis, deux artificiers examinent avec précaution la carcasse de métal. Un commerçant chinois, le souffle court, gesticule : «Une fille a garé la moto. Dix minutes après, tout a explosé. La bombe était placée dans le panier avant.» Cet attentat dans le marché de Pattani, à proximité d'un petit café fréquenté par les militaires, a fait trois morts : un soldat et deux enseignantes qui s'apprêtaient à se rendre dans leur école. Mais la nouvelle est à peine un événement. «On ne va plus oser sortir», dit la commerçante. Dans le sud de la Thaïlande, où la population est à 80 % musulmane, des attentats ont lieu chaque semaine. Depuis le début de cette vague de violences, il y a un peu plus de deux ans, environ 1 200 personnes ont été tuées : policiers, militaires, enseignants, bonzes ou simples civils bouddhistes et musulmans.

Infiltration. Les autorités dénoncent une insurrection séparatiste menée par «des cellules autonomes, des jeunes dont on a bourré le crâne d'une idéologie politico-religieuse», selon un officier en poste près de Yala. Mais cette rébellion reste un mystère. «Nous ne savons pas qui est derrière. Il y a beaucoup de questions et peu de réponses», concède Rossidi Lertariyapongkul, conseiller auprès de l'Association des jeunes musulmans, à Yala. Globalement, le nombre d'incidents violents est moindre que l'an passé, signe que, après l'adoption, en juillet, d'un décret d'urgence accordant des pouvoirs étendus au gouvernement, les forces de sécurité contrôlent mieux la situation. Dans un hôtel de Yala, le colonel Somkuon Sengpatornet, porte-parole de la 4e armée, chargée du sud, montre la confession vidéo d'un «militant» sur son ordinateur portable. «Il a tué un bonze dans un temple de Pattani. Il étudiait dans une école islamique privée. On lui a lavé le cerveau pendant quatre ans», dit l'officier. Ces militants seraient entre 3 000 et 5 000, fruits de l'infiltration depuis le début des années 90 d'écoles islamiques privées par le BRN-C, ou Front révolutionnaire national-branche militaire, dernier avatar d'une vieille organisation séparatiste.

L'adoption du décret d'urgence, à l'initiative du Premier ministre, Thaksin Shinawatra, a été controversée : celui-ci exonère notamment les forces de sécurité de toute responsabilité juridique en cas de bavure «dans le cadre du service». Une clause qui, selon un ex-chef de gouvernement, risque d'être perçue comme «un permis de tuer» par la population locale. Lors de la répression d'une manifestation, en octobre 2004, 85 personnes avaient été tuées par balles ou étouffées pendant leur transfert vers un camp de détention. Les militaires affirment faire maintenant tout leur possible pour ne pas brusquer les villageois, ce que confirment des observateurs neutres sur place. Mais beaucoup de musulmans, de culture malaise, n'ont pas ce sentiment. «Il y a encore des arrestations arbitraires. Le mécontentement ne fait que monter. Un jour, ça va exploser», dit Rossidi Lertariyapongkul. Des listes noires, établies par la police, circulent. Des jeunes sont «convoqués» pour se rendre dans des camps de rééducation dans d'autres provinces afin d'y réapprendre les valeurs patriotiques thaïlandaises. Les résultats ne semblent guère probants. «Certains m'ont dit à la sortie qu'ils envisageaient de rejoindre les rangs des militants», indique une universitaire.

Frustrations. Les musulmans du sud dénoncent «l'attitude colonialiste» de Bangkok. «80 % de la population ici est musulmane, mais 86 % des postes de l'administration sont tenus par des non-musulmans venus d'autres régions. Après deux cents ans (d'intégration à la Thaïlande, ndlr), ce n'est pas un progrès», lance Voravid Baru, un universitaire. S'y ajoutent des frustrations liées au sentiment que l'Etat thaïlandais veut assimiler les musulmans, y compris au niveau culturel (il est par exemple interdit aux enfants de parler le malais dans les écoles). Une Commission nationale de réconciliation doit soumettre des solutions, parmi lesquelles figurerait un projet de décentralisation pour la région.
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