17 enseignants remettent en cause leurs affectations ...

17 enseignants remettent en cause leurs affectations dans des écoles reculées

23-05-2006
Cambodge Soir - L'association indépendante des enseignants du Cambodge (AIEC) a écrit hier au ministre de l'Education pour qu'il se penche sur le cas de 17 enseignants qui seraient “mal” affectés dans le district de Kompong Siem, province de Kompong Cham. Depuis 2003, rapporte Rong Chhun, président de l'AIEC, “ils ont fait les frais d'une répartition imposée, se retrouvant à enseigner dans des établissements éloignés alors qu'ils peinent déjà à assurer leur quotidien”.

Ces instituteurs du primaire expriment, dans leur plainte, leurs difficultés à se déplacer dans des écoles loin de 15 à 90 km, selon les cas, de leurs foyers. Kreng Leang, leur représentant, doit parcourir 75 km chaque jour pour enseigner, ce qui lui coûte quotidiennement en transports 5 000 riels quand son salaire mensuel n'est que de 140 000 riels. “Comment voulez-vous que nous continuions à travailler dans ces conditions alors que le coût de l'essence augmente et avec, celui de la vie en général?”, maugrée l'enseignant, qui souhaite, comme ses camarades, retrouver son ancienne affectation au chef-lieu. “La réorganisation des postes concernait une trentaine de personnes mais certaines, contre des pots-de-vin versés à la direction de l'éducation aux niveaux du district et de la province, ont réussi à bien se lotir”, dénonce Kreng Leang. “On a déjà évoqué notre problème au ministère, qui nous a renvoyé sur la direction provinciale, qui elle-même nous a demandé de nous adresser aux autorités du district...”, énumère-t-il.

Vong Im, directeur de l'éducation du district de Kompong Siem, assure avoir respecté les ordres du ministère. “On nous a demandé de répartir les enseignants dans les zones rurales afin de résoudre les problèmes de sous-effectif à certains endroits”, se défend-il, ajoutant que des primes ont été promises à ceux qui acceptaient d'être mutés. “Je ne suis pas contre qu'ils reprennent leurs postes antérieurs si le ministère donne son feu vert mais les établissements du chef-lieu du district ne manquent pas d'enseignants. Leur insuffisance dans les zones reculées reste donc un problème”, déplore-t-il, ajoutant que les 17 contestataires ne travaillent pas régulièrement, et disant refuser les accusations de corruption qu'ils formulent contre son service.

Ung Chamrœun