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 La révolte des juges

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Thaïlande - Cambodge
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Nombre de messages : 5571
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MessageSujet: La révolte des juges   La révolte des juges EmptyMar 6 Juin - 11:02

La révolte des juges JugesThai

Ce sont les juges suprêmes de la Nation qui décideront ces prochaines semaines de l'avenir politique du pays.

L'appareil judiciaire thaïlandais s'est finalement révélé le seul contre-pouvoir efficace face à la machine Thai Rak Thai.

haksin Shinawatra a longtemps cru qu'il avait mis la justice de son pays, sinon dans sa poche, du moins de son côté. En février 2001, après son accession au poste de Premier ministre, de nombreux analystes, dont l'auteur de ces lignes, auraient volontiers parié que le milliardaire ne tiendrait pas six mois. Il avait en cours une affaire de fausse déclaration de patrimoine et peu doutaient que les juges de la Cour constitutionnelle rendraient un verdict négatif qui le bannirait de la vie politique pour quelques années. Après tout, la Commission nationale anti-corruption avait présenté un ensemble de preuves qui semblait tout à fait concluant. Est-ce sa plaidoirie larmoyante, expliquant qu'il avait commis une «faute honnête»? Est-ce son réseau d'influence qui parvint à convaincre certains juges d'une manière ou d'une autre? Toujours est-il que, contre toute attente, la Cour, par 8 voix contre 7, jugea le 3 août 2001 que Thaksin Shinawatra était innocent. Il pouvait alors s'engager dans les réformes populaires que l'on connaît et renforcer sa majorité au point d'emporter, plus largement encore, les élections législatives de 2005.
Mais cette première victoire à l'arraché devant les tribunaux était loin d'être le signe d'un adoubement du régime Thaksin par l'ensemble de l'appareil judiciaire. «Les magistrats, de fait, représentent l'élite classique du royaume et ne peuvent que se dresser face aux «nouveaux riches» de l'ère Thaksin», explique un connaisseur du monde politique local.
L'affaire Jaruvan Maintaka, en juillet 2004, fût le premier symptôme de ce que l'on peut appeler la révolution silencieuse des juges. Cette maîtresse-femme, d'une honnêteté sans faille, avait pris son rôle d'Auditeur Général du royaume trop au sérieux aux yeux du Premier ministre et commençait à fouiller dans des affaires de corruption qui pouvaient entacher la réputation de son gouvernement. Quoi de mieux pour la faire débarquer que de questionner les conditions de son élection par le Sénat. La Cour constitutionnelle, encore elle, a certes reconnu que le processus de nomination était inconstitutionnel, mais - c'est là où cela se fissure - n'a pas recommandé qu'elle démissionne. Ayant été nommée par décret royal, Khunying Jaruvan s'est accrochée à son poste pendant des mois, même après qu'on lui a interdit l'accès à son bureau. Et Thaksin, pour la première fois, a dû céder et reconfirmer l'incorruptible dame de fer.
Face au bulldozer politique que constitue le Thai Rak Thai, les tribunaux thaïlandais ont depuis cette affaire émis un certain nombre de jugements allant à l'encontre du gouvernement, ou plus directement des intérêts personnels du Premier ministre.

On citera tout d'abord le cas des quatre musulmans du Sud du royaume accusés par le gouvernement d'appartenir au Jihad Islamique et acquittés par un tribunal en juin 2005. Ils étaient défendus par le célèbre avocat Somchai Neelapaijit, mystérieusement disparu avant le procès et dont Thaksin a reconnu, en janvier dernier, qu'il avait été assassiné par des officiers de police.
Plus médiatique encore fut le procès de Supinya Klongnarong, cette activiste au service de la liberté d'expression accusée de diffamation pour avoir déclaré dans la presse que l'empire Shin Corp. avait bénéficié directement des politiques mises en place par son propriétaire-premier ministre (même si officiellement les actionnaires du conglomérat étaient les autres membres de sa famille). Citant la constitution de 1997, un tribunal de Bangkok a débouté les plaignants en février dernier et démontré au Premier ministre qu'il ne pouvait pas espérer se débarrasser de ses critiques en les menaçant de les faire condamner à des réparations de dizaines de millions de bahts pour diffamation.
Enfin, preuve que les juges ont repris la main, sur instruction de Sa Majesté le Roi, les trois magistrats à la tête des cours supérieures de l'Etat - Cour Suprême, Cour Suprême Administrative et Cour constitutionnelle - ont invalidé le scrutin du 2 avril dernier, qui avait permis au Thai Rak Thai de rafler la quasi-totalité des 500 sièges de députés.La Commission électorale, accusée d'avoir organisé les élections trop rapidement, devrait finir par démissionner, selon le vœu des hauts magistrats. Mais ces derniers seront loin alors d'avoir fini leur travail. S'ils semblent décidés à mettre des garde-fous au système Thaksin, ils devront aller au-delà du choix d'une nouvelle commission qui fixera la date d'un nouveau scrutin. Ils devront montrer clairement la voix des réformes constitutionnelles à mettre en place.

François Tourane
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