Une importation de 100 000 tonnes de riz

En mission en Thaïlande, au Vietnam, en Inde et au Pakistan pour chercher des solutions aux problèmes du riz, le ministre de l'Industrialisation, du commerce et du développement du secteur privé Sahobisoa Andrianarison Olivier a ramené les premiers résultats : un don du gouvernement thaïlandais de 5 000 tonnes de riz avec une transaction commerciale de 100 000 tonnes conclue par les opérateurs nationaux avec leurs homologues thaïlandais.
Les premières livraisons sont attendues vers le 10 octobre prochain. Selon le ministre : "il s'agit d'une parfaite illustration du partenariat public-privé. L'Etat que j'ai représenté n'a joué que le rôle de facilitateur. L'objectif étant de vendre du riz à des prix raisonnables où tout le monde trouve son compte".
Alain Rasolofondraibe de Prorilac, l'un des signataires de cet accord d'achat de 100 000 tonnes de riz souligne "que ce n'est pas la première fois que le secteur privé travaille en étroite collaboration avec le gouvernement qui a préparé le dossier technique. Les importations de riz seront entièrement financées par le secteur privé".
Le ministre Sahobisoa Andrianarison Olivier rappelle que "l'Etat n'intervient pas sous quelque forme que ce soit dans cette opération. Nous avons exposé nos besoins aux autorités et opérateurs thaïlandais. Ils ont accepté l'octroi de dons assortis d'une transaction commerciale derrière avec des prix préférentiels de 260 dollars la tonne métrique contre les 300 pratiqués actuellement sur le marché international. D'autres pays ont proposé la subvention de leur fret maritime et les pourparlers se poursuivent.
UN CONTEXTE DIFFICILE
Ce qui a conduit le gouvernement à prendre des initiatives et non pas à intervenir sur le marché, c'est le prix du riz qui ne cesse d'augmenter ces derniers mois.
"Depuis le mois d'août à l'issue du séminaire de Nanisana qui a réuni la totalité des acteurs de la filière rizicole, nos besoins en riz jusqu'au mois de mars 2005 en termes d'importation ont été évalués à 200 000 tonnes. Or la production mondiale a connu une baisse de régime, la Chine est devenue importatrice et des pays comme les Etats-Unis ont un penchant soudain pour le riz. Tout cela a fait que le prix sur le marché international a atteint les sommets. Avec 300 dollars la tonne métrique, ajoutés au prix du baril du pétrole, le coût des assurances et fret, nous ne serions pas loin des 6.000 Fmg le kg durant la période de soudure", a expliqué le ministre du Commerce sur le contexte général dans lequel le gouvernement a décidé de passer à l'action, sans recours à la subvention.
Il a demandé aux importateurs de ne pas trop abuser de la situation qui prévaut pour réaliser de superbénéfices au détriment des consommateurs.
Sur la qualité du riz importé, il tenait à rassurer "qu'étant une transaction commerciale, la partie malgache a exigé le respect des normes internationales".
Le ministre Sahobisoa Andrianarison Olivier a présenté ces premiers résultats comme étant le fruit de nombreuses collaborations de diverses personnalités dont celle du président Marc Ravalomanana, du consul honoraire de Thaïlande à Madagascar Jean-Louis Rabeharisoa à la fois conseiller auprès du ministère thaïlandais du Commerce, qui a beaucoup aidé la délégation malgache dans les travaux de couloir.
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Eric Ranjalahy