Une aide au cinéma du Cambodge
LE MONDE | 08.06.06 | 16h17 • Mis à jour le 08.06.06 | 16h17
Dans le mécénat d'entreprise, la toute nouvelle Fondation Thomson pour le patrimoine du cinéma et de la télévision, née de la volonté du PDG du groupe Thomson, Franck Dangeard, occupe une place particulière. Elle intervient sur des projets de restauration d'archives ou de films, en apportant des prestations techniques. "Ce groupe ayant beaucoup changé de métier, nous voulions inscrire nos actions de mécénat dans la durée, explique Marie-Ange Debon, sa secrétaire générale. D'où l'idée d'agir dans le patrimoine. Nous bénéficions de l'expertise technique de notre filiale Technicolor, qui travaille depuis quatre-vingt-dix ans dans le cinéma." Il s'agit donc, souligne Séverine Wemaere, chargée de la fondation " d'apporter un savoir-faire, plutôt que de donner directement de l'argent".
Aussi le premier projet est-il une aide au patrimoine cinématographique et audiovisuel du Cambodge. En s'intégrant dans le projet de Centre de ressources audiovisuelles (CRA) lancé par le réalisateur cambodgien Rithy Panh, qui doit ouvrir à l'automne, la fondation a envoyé des ingénieurs et des techniciens qui travaillent en liaison avec le laboratoire Technicolor de Bangkok, en Thaïlande. "Certains films en nitrate, conservés par une chaleur de 39 0C, risquent de s'enflammer, constate Mme Wemaere. Nos techniciens sont partis pour diagnostiquer l'état des films et, très concrètement, apporter des boîtes neuves pour les ranger convenablement. Dans un premier temps, tous les films seront numérisés et conservés dans des locaux climatisés."
La Fondation va aussi participer à la formation d'archivistes (en commençant par huit étudiants en histoire de l'université de Bangkok), de techniciens de laboratoire et de documentalistes. Elle travaillera avec l'école d'archivistes de Rochester (Etat de New York). Un étudiant américain aura ainsi la tâche assez complexe d'identifier les films cambodgiens et de retrouver leurs ayants droit.
Sont aussi à l'étude la restauration des archives cinématographiques du Laos, du Vietnam, d'Inde, mais aussi de Russie et d'ex-Yougoslavie. Aux Etats-Unis, de petites collections privées ont également besoin d'aide. La Fondation Thomson a conclu un premier accord-cadre avec le service des archives du Centre national de la cinématographie, pour que leurs experts travaillent en commun.
Une autre fondation privée française, celle de Pathé, envisage également de lancer prochainement des actions de sauvegarde de patrimoine des archives audiovisuelles, hors films, cette fois-ci.
Nicole Vulser