Le PSR va prendre en charge l'enfant emprisonné du journaliste assassiné
09-06-2006
Cambodge Soir - Mu Sochua, membre du comité directeur du PSR, va rendre visite la semaine prochaine à la prison de Prey Sâr à Thun Bunchan, le fils de Thun Bunly, le rédacteur en chef du journal d'opposition Uddom Katé Khmer, assassiné en 1996. Le jeune homme est âgé de 17 ans et il a été condamné à quatre ans de prison alors qu'il avait 14 ans.
La justice l'avait reconnu coupable du vol de 20 000 riels et d'un jet de pierre sur une jeune fille. La présence de Thun Bunchan dans la prison de Prey Sâr avait été découverte à l'occasion d'une visite de la Licadho dans l'établissement pénitentiaire lors de la journée internationale de l'enfance. “Nous allons demander à ce que son cas soit réexaminé pour obtenir une justice plus équitable. Une condamnation à quatre ans de prison pour le vol d'une petite somme d'argent, c'est très lourd et mettre un enfant si jeune en prison risque de perturber sa vie entière. Si nous agissons ainsi, ce n'est pas seulement pour lui mais aussi pour que tous les mineurs bénéficient d'un meilleur traitement par la justice”, explique Mu Sochua.
Dès maintenant, le PSR va prendre à sa charge les besoins du jeune garçon et veut trouver une ONG qui s'occupera de lui procurer une formation dès qu'il sortira de prison. Lorsqu'ils ont appris que le fils du journaliste assassiné était derrière les barreaux depuis si longtemps, de nombreux membres du PSR s'en sont émus. “Nos partisans en France nous ont demandé que nous nous occupions de ce garçon”, remarque Mu Sochua. Selon elle, le PSR n'a pas “abandonné” le fils de son militant assassiné mais, après la mort de Thun Bunly, le parti a perdu contact avec la famille, explique-t-elle. “Le parti prend soin des familles des militants qui ont des problèmes”, insiste MuSochua.
Mme Ruos Dy, la tante du garçon qui le nourrit depuis la mort de son père, rapporte que jusqu'aux combats des 5 et 6 juillet 1997, le PSR lui donnait 20 dollars par mois pour qu'elle puisse prendre soin de l'enfant. “Après les 5 et 6 juillet, je suis allée voir des gens du parti qui m'ont dit qu'ils n'avaient plus la possibilité de m'aider. J'étais vraiment très en colère car mon beau-frère a sacrifié sa vie et ses biens pour le parti”, dit-elle.
Cette veuve, mère de deux enfants, et qui a plusieurs neveux orphelins à charge, assure que le fils de Thun Bunly n'a commis aucun méfait. “C'est juste une plaisanterie qui a dégénéré en conflit. Mais je n'avais pas d'argent pour l'aider alors on l'a envoyé en prison. C'est injuste”, s'énerve-t-elle.
Ung Chansophea