Le dimanche 09 juillet 2006
Un an et demi après le tsunami, la Thaïlande retrouve ses touristes
Nareerat WIRIYAPONG
Agence France-Presse
BANGKOK
Un an et demi après le violent tsunami qui avait dévasté certaines de ses plus belles stations balnéaires, les touristes affluent de nouveau sur les plages de sable fin de la Thaïlande.
"En général, le tourisme a rebondi depuis octobre dernier dans les provinces touchées par le tsunami. Les vacanciers sont de retour, non seulement en provenance d'Europe mais également d'Asie": Suwalai Pinpradab, directrice régionale des Autorités touristiques de la Thaïlande (TAT), prévoit que le nombre de touristes dans le pays reviendra cette année à ses niveaux d'avant-tsunami.
Le raz-de-marée avait tué le 26 décembre 2004 5.400 personnes en Thaïlande, dont la moitié de touristes étrangers. Sur l'ensemble du littoral de l'océan Indien, environ 220.000 personnes avaient trouvé la mort et les plus beaux joyaux touristiques du sud du pays avaient été dévastés.
Mais depuis, les arrivées de touristes sur cette îlot ont bondi de 275% au premier trimestre de cette année, par rapport à la même période de l'an dernier, à 640.300 personnes, selon les TAT.
Le premier trimestre couvre une partie de la haute saison touristique en Thaïlande, qui va de novembre à mars.
Cette résurrection a suscité un boom du bâtiment, non seulement pour reconstruire ce qui a été détruit mais également pour accroître le nombre de lits dans l'espoir d'une expansion du tourisme.
A Khao Lak, autre station balnéaire durement touchée, l'association touristique s'attend à la construction d'ici la fin de l'année de cinq milliers de chambres d'hôtel.
Ce nombre pourrait doubler l'an prochain, portant le nombre de chambres d'hôtel bien au-delà des 6.500 qui étaient disponibles dans cette station avant le tsunami.
"Les touristes occidentaux, en particulier les Allemands, les Suédois et les Suisses, reviennent à Khao Lak. Les arrivées se situent dorénavant à environ 60% de ce qu'elles étaient avant le tsunami", précise Praprut Khorpetch, directeur général du Khao Lak Laguna Resort.
"En plus des propriétés qui ont été détruites par le tsunami, des nouveaux arrivants construisent des hôtels" qui n'existaient pas avant, ajoute-t-il.
Le Khao Lak Laguna (115 chambres) n'était plus que ruines après le passage de la vague meurtrière, qui avait tué six membres du personnel et vingt touristes étrangers.
Mais tout a été reconstruit et 35 chambres ont même été ajoutées, en partie grâce à des incitations fiscales et autres avantages accordés par les autorités aux trente hôtels de la région.
Le Sofitel Magic Lagoon Resort, qui était un des fleurons du groupe français Accor, n'a quant à lui toujours pas redémarré la construction. Celle-ci ne doit commencer qu'en août. 214 personnes sont mortes dans l'hôtel de 319 chambres.
Les inquiétudes d'un nouveau tsunami se sont apaisées, assure Navarat Ratwiwattanapong, qui prend les réservations au Nakamanda Resort de Krabi, autre station dévastée.
"On a affiché presque complet au premier trimestre et on a reçu des réservations pour la haute saison" à venir, ajoute-t-elle.
Exception à l'image de résurrection que donnent les autres sites, l'île de Phi Phi lutte toujours pour retrouver sa gloire d'antan. Sur l'ensemble de la province de Krabi, dont fait partie Phi Phi, les arrivées touristiques étaient en hausse de 130% au premier trimestre, soit largement moins qu'ailleurs.
C'est que le nombre des touristes thaïlandais a continué à reculer sur la même période, apparemment en raison des craintes que les lieux, où sont mortes plus de 700 personnes, soient hantés par les fantômes.
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