Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'ASEAN, réunis pour l'ouverture du sommet, le 25 juillet 2006 à Kuala Lumpur
mardi 25 juillet 2006, 8h33
Sommet de l'ASEAN: Corée du Nord, Birmanie et Proche-Orient au menu
KUALA LUMPUR (AFP) - La crise des missiles nord-coréens, les droits de l'homme en Birmanie et le conflit au Proche-Orient figureront en tête de l'agenda des chefs de la diplomatie de l'Asean (Association des nations d'Asie du Sud-Est), réunis à partir de mardi en Malaisie.
Près de trois semaines après sa salve de missiles qui a provoqué une crise internationale majeure, la Corée communiste focalisera l'attention des responsables, inquiets des conséquences régionales de ces tirs, largement perçus comme une provocation à l'égard de Washington.
Défiant la communauté internationale, Pyongyang a promptement rejeté la résolution de l'Onu unanimement votée le 15 juillet et l'appelant à cesser son programme de missiles balistiques.
Les discussions à Kuala Lumpur devraient prendre un relief particulier avec la présence annoncée de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Elle doit prendre part le 28 juillet au Forum asiatique sur la sécurité (ARF), l'instance de l'Asean consacrée à la lutte antiterroriste.
L'ARF revêtira cette année une importance d'autant plus particulière qu'elle représentera une occasion inédite de réunir les six participants aux pourparlers qui visent depuis près de trois ans à convaincre le Nord de renoncer à ses programmes nucléaires: les deux Corée, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et la Russie.
Il s'agira de la première participation de la secrétaire d'Etat américaine à l'ARF, où elle avait dépêché son numéro deux, Robert Zoellick, l'an dernier.
Son absence controversée avait alors été perçue comme une tentative de faire pression sur l'Asean pour qu'elle fasse preuve de plus de fermeté face aux violations des droits de l'homme en Birmanie, membre de l'Association.
Epine au flanc de l'Asean, la Birmanie occupera aussi le devant de la scène. Le secrétaire général de l'Asean, Ong Keng Yong, a d'ores et déjà annoncé que l'Association adoptera une "position" reflétant ses inquiétudes sur l'absence de réformes démocratiques en Birmanie, où la junte détient toujours la dissidente Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis 2003.
"Nous ignorons si cela améliorera ou non la situation, mais il est dans l'intérêt des ministres des Affaires étrangères de s'assurer que la question birmane ne continue pas à saper la réputation de l'Asean", a-t-il indiqué.
Toutefois, il n'est pas question d'exclure ce pays membre, a récemment rappelé le ministre malaisien des Affaires étrangères, Syed Hamid Albar.
Enfin l'Asean se penchera la crise qui secoue le Proche Orient.
"C'est un problème de paix et de sécurité qui affecte le monde entier. J'espère que nous pourrons en discuter et publier un communiqué conjoint appelant à un cessez-le-feu", a indiqué Syed Hamid Albar, dont le pays préside l'Asean mais également l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI), le plus important groupement musulman au monde qui réunit 57 pays.
Selon le chef de la diplomatie malaisienne, l'OCI prendra contact avec l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis pour tenter de mettre fin à l'offensive d'Israël contre le Hezbollah au Liban.
Par ailleurs, la France deviendra vendredi la première nation européenne à signer un pacte de non-agression avec l'Asean: le Traité d'amitié et de coopération (TAC). Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, doit parapher le texte.
Institution régionale à dominante économique, l'Asean regroupe la Birmanie, Brunei, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam, une communauté hétérocilite de quelque 500 millions d'habitants.