Un nouveau parti présidé par un Khmer des USA entre dans la course
27-07-2006
Cambodge Soir - Alors que le prince Sisowath Thomico doit rendre aujourd’hui public le nom de son futur parti lors d’une conférence de presse qui sera donnée à Oudong, une nouvelle formation a fait son entrée dans l’arène politique. Le “Parti de la nation khmère” (PNK) a été hier officiellement lancé par son président, un Khméro-Américain installé à long Beach, en Californie, - le même profil que le président d'un autre parti nouvellement créé, le United People of Cambodia. Plus de deux cents membres délégués ont élu hier au cours d’un vote à main levée les 27 membres du comité directeur et les 7 membres du comité permanent, puis les statuts du parti ont été adoptés.
“Notre but est de soulager la souffrance des citoyens. Au cours des précédentes élections, les mêmes personnes ont été élues. Rien ne change : la corruption règne, les salaires des ouvriers et des enseignants n’augmentent pas. Donc notre parti doit travailler main dans la main avec les habitants pour changer le pays”, a déclaré aux journalistes le secrétaire général du PNK Chiv Vibol, affirmant inscrire sa formation dans l’opposition. Mais, a-t-il pris soin de préciser, si son parti formulera des critiques, elles seront “constructives et n’insulteront personne”.
Chiv Vibol affirme très sérieusement que son nouveau parti revendique déjà “plus de 400 000 membres”, dont 95% appartiennent à la classe enseignante de 16 villes et provinces. Créé le 14 mai 2004 puis laissé en jachère jusqu’à il y a peu, le parti arbore comme drapeau le dieu Indra encadré de gerbes de riz et de 24 étoiles. Son budget est alimenté par les trois fondateurs du parti, deux Khméro-Américians et un Cambodgien. Le secrétaire général a annoncé que le PNK comptait présenter des candidats aux élections communales de 2007 ainsi qu’aux législatives de 2008. “Notre parti pourrait rafler 60% des sièges à l’Assemblée. Notre objectif est de prendre le pouvoir en 2008”, a prévenu sans sourciller le secrétaire général.
Les responsables du PNK disent vouloir se lancer dès maintenant dans la campagne. Son président Thong Sovannara a indiqué qu’à la suite de cette conférence, il convoquerait les représentants du parti de tout le pays afin de préparer leur stratégie en vue des prochaines élections communales.
Interrogé sur la création récente de plusieurs partis, Sam Rainsy, chef de l’opposition parlementaire, rappelle que chacun a le droit de fonder sa formation. “Depuis les élections de 1993, tant de partis ont vu le jour puis ont disparu. Ce qui est important, c’est que les citoyens fassent porter leurs choix sur seulement deux ou trois partis et ne votent que pour eux”, estime-t-il, disant considérer ces petits partis comme des lucioles et des têtes dépourvues de corps. “Ils apparaissent toujours juste avant les échéances électorales et ne possèdent pas de véritable structure locale pour suivre les affaires du pays. Les citoyens jugent inutile de leur donner des voix. Dans les pays démocratiques, on ne voit souvent que deux ou trois grandes formations politiques. A l’avenir, il n’y aura que deux partis au Cambodge : le PPC et le PSR”, prédit-il.
Duong Sokha