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 CAMBODGE - UNE HISTOIRE LOURDE À ASSUMER

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Thaïlande - Cambodge
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Date d'inscription : 08/08/2004

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MessageSujet: CAMBODGE - UNE HISTOIRE LOURDE À ASSUMER   CAMBODGE - UNE HISTOIRE LOURDE À ASSUMER EmptyJeu 31 Aoû - 14:17

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CAMBODGE - UNE HISTOIRE LOURDE À ASSUMER

Des bombardements américains à l’invasion vietnamienne en passant par la terreur sous les Khmers rouges, le Cambodge est sans doute l’un de ces pays que l’on pourrait ranger dans la catégorie des « pays maudits », tant restent nombreuses les plaies à cautériser.

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[size=-1]Cambodgienne en consultation à l’hôpital Preahbat Norodom Sihanouk. Cette
femme porte encore les séquelles mentales des sévices khmers rouges.
Phnom Penh, août 2003. © VII/John Stanmeyer[/size]

Ancien protectorat rattaché à l’Indochine française, le Cambodge obtient son indépendance en 1953. Douze ans plus tard, le royaume rompt ses relations avec les États-Unis. Au plus fort de la guerre du Vietnam, il permet au Vietnam du Nord (communiste) de créer des bases sur son territoire dans le cadre de sa lutte contre le gouvernement du Vietnam du Sud, soutenu par les Américains. La vengeance de ces derniers tombe du ciel entre 1969 et 1973 : de vastes zones de l’est du pays sont rasées par les bombardiers américains, provoquant la mort de milliers de civils et l’exode de plusieurs centaines de milliers de réfugiés.

Pendant ce temps, en 1970, le roi Norodom Sihanouk est renversé par un coup d’État alors qu’il se trouve à l’étranger et son Premier ministre, Lon Nol, prend le pouvoir dans un pays déchiré par la guerre. De son exil à Pékin, Sihanouk ne renonce pas. Il s’allie à un mouvement de rébellion baptisé « Khmers rouges » et tente de renverser le régime de Lon Nol. C’est chose faite le 17 avril 1975, lorsque Phnom Penh se rend aux Khmers rouges, deux semaines avant la chute de Saigon, capitale du Vietnam du Sud. Sihanouk, revenu à Phnom Penh en septembre 1975 avec le titre de chef d’État, démissionne trois mois plus tard.

Sous la direction de Pol Pot (de son vrai nom Saloth Sar), les Khmers rouges imposent un régime totalitaire visant à éliminer les Cambodgiens éduqués et les symboles du monde occidental. Les échanges monétaires sont supprimés, les services postaux interrompus. À l’exception d’un vol vers Pékin toutes les deux semaines, le Cambodge est complètement coupé du monde extérieur. Écoles, hôpitaux, pagodes, marchés publics sont détruits.

Tous les habitants des villes sont obligés de gagner les campagnes. Ils deviennent de véritables esclaves contraints de travailler la terre pendant douze à quinze heures par jour. Leurs rations alimentaires sont fortement limitées, à tel point que beaucoup meurent de faim ou de maladies non soignées (la plupart des médecins, considérés comme de dangereux intellectuels, étaient eux aussi envoyés dans les champs). La moindre désobéissance entraîne une exécution immédiate ou la déportation vers des centres de détention et de torture dont on ne revient jamais. Derrière une façade idéologique d’abolition des classes sociales, les dirigeants des Khmers rouges voulaient transformer le peuple cambodgien en une masse de gens ignorants, dénués de raison, obéissant aveuglément aux ordres de l’Angkar [1]. Beaucoup de leurs combattants sont des enfants, des adolescents transformés en machines à tuer capables d’assassiner leurs parents si l’Angkar le leur ordonne.

INVASION VIETNAMIENNE

Très vite, le régime khmer rouge entre en conflit avec le Vietnam, qui envahit le Cambodge en décembre 1978. Le 7 janvier 1979, ils renversent le régime de Pol Pot, qui aura fait entre 2 et 3 millions de morts au Cambodge, soit environ le cinquième de la population. Les Khmers rouges se réfugient dans les jungles et les montagnes des deux côtés de la frontière thaïlandaise (ils ne déposeront définitivement les armes qu’en 1998). Les Vietnamiens installent un gouvernement dirigé par deux anciens officiers khmers rouges, dont Hun Sen, le Premier ministre actuel. Leur occupation du Cambodge se poursuit jusqu’en 1989 et se heurte constamment aux attaques de plusieurs mouvements de guérilla, parmi lesquels les Khmers rouges (soutenus notamment par la Thaïlande et la Chine). Des dizaines de milliers de réfugiés fuient vers la Thaïlande. L’économie du Cambodge, affectée par l’embargo américain contre le Vietnam, est en déroute. Après 1989 et le départ des soldats vietnamiens, Hun Sen essaie d’attirer les investissements étrangers en abandonnant le socialisme, mais sans grand résultat, notamment parce que les rebelles khmers rouges poursuivent leurs attaques.

Un accord de paix est finalement signé à Paris en 1991. L’Autorité provisoire des Nations unies pour le Cambodge (Apronuc) est chargée de superviser le fonctionnement du pays et de le mener vers des élections démocratiques. En mai 1993, des élections législatives aboutissent à la formation d’un gouvernement d’union nationale où le pouvoir est – difficilement – partagé entre le parti du prince Norodom Ranariddh (fils de Sihanouk) et celui de Hun Sen. La monarchie est rétablie en septembre de la même année, avec Sihanouk pour roi. Des milliers de guérilleros khmers rouges déposent les armes après une amnistie décrétée par le gouvernement, mais des fidèles de Pol Pot contrôlent encore une partie du pays.

En 1997, les combats reprennent dans la capitale : Hun Sen renverse le Premier ministre, Ranariddh, via un coup d’État. Le prince se réfugie à l’étranger, est condamné par contumace pour contrebande d’armes et collusion avec les Khmers rouges, puis gracié par le Roi Sihanouk en mars 1998… à la demande de Hun Sen. D’autres élections ont eu lieu en 1998 et en juillet 2003, avec à chaque fois leur cortège d’accusations d’irrégularités. C’est actuellement une coalition dominée par le PPC (Parti du Peuple cambodgien) de Hun Sen qui est au pouvoir.

Pour ses détracteurs, Hun Sen n’envisage pas d’être un jour ailleurs qu’à la tête du Cambodge, dont il contrôle tous les rouages. Il est vrai que s’il se trouvait un jour dans l’opposition, le nouveau pouvoir lui demanderait probablement de rendre des comptes.

S.G.


TRENTE ANS PLUS TARD, LE TRAUMATISME DEMEURE

Sotheara Chhim, psychiatre, est directeur de TPO (Transcultural Psychosocial Organization), l’un des rares centres spécialisés en santé mentale au Cambodge (http://www.camnet.com.kh/tpo/). Il se réjouit de la tenue du procès, mais s’inquiète du manque de suivi psychologique d’une population restée très traumatisée par ce qu’elle a vécu. « Des symptômes de dépression, des insomnies, cauchemars, migraines, anxiétés aiguës sont courants chez les Cambodgiens qui ont vécu sous Pol Pot. La plupart essaient d’oublier cette période en n’en parlant plus, même avec leurs enfants. Beaucoup se défoulent dans l’alcool et la violence domestique, ils perdent toute confiance en eux, entrent dans un cercle vicieux dont il est très difficile de sortir sans aide extérieure. Le tribunal des Khmers rouges, si essentiel à la justice, risque pourtant d’exacerber ces problèmes, surtout chez ceux qui seront appelés à témoigner. Nous essayons de diffuser un maximum d’informations dans la population cambodgienne sur la façon dont ces traumatismes peuvent se manifester, sur leur caractère “normal” compte tenu de ce qui s’est passé, sur la façon de les traiter. Nous voudrions aussi accompagner les témoins du procès sur le plan psychologique, mais nous n’avons pas les moyens financiers nécessaires pour le moment ».


Dernière modification le : 31 août 2006


Notes
[1] « Angkar » signifie « organisation » en khmer. Instance non élue du mouvement khmer rouge, c’est elle qui exerçait le pouvoir réel, en lieu et place d’un État démantelé.
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