Les capitales occidentales, les premières à réagir, ont manifesté leur «inquiétude» après le coup d'État militaire qui a abouti au renversement, mardi soir, du premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra.
Les États-Unis, les premiers à s'exprimer, ont invité les Thaïlandais à «résoudre pacifiquement leurs divergences» et déclaré suivre «de très près» le déroulement des événements à Bangkok.
De même, Londres a déclaré suivre étroitement la situation et invité les Britanniques en vacances dans ce pays à éviter les mouvements de foule.La Grande-Bretagne n'est «jamais contente» de voir un coup d'État militaire se produire dans un pays, a dit la ministre britannique des Affaires étrangères Margaret Beckett.
La Haye a fait part de sa «vive inquiétude» et Ottawa de sa «profonde préoccupation». Le Canada a appelé «toutes les parties à travailler en vue d'une solution pacifique à la crise» et, par précaution, a invité ses 1 350 ressortissants installés en Thaïlande à éviter les manifestations et les bâtiments gouvernementaux.
De même, la France qui a déclaré «suivre l'évolution de la situation avec beaucoup d'attention», a appelé ses quelque 6.000 ressortissants résidant à Bangkok à «rester chez eux».
Plus tard dans la soirée, le premier ministre finlandais, Matti Vanhanen, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a invité la Thaïlande à «revenir à l'ordre démocratique sans délai».
«Il est hautement regrettable que les institutions démocratiques semblent avoir été balayées par la force militaire», a-t-il ajouté dans un communiqué rendu public par ses services.
Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a critiqué le coup d'État militaire et appelé au calme. «Je n'ai pas tous les détails, mais ce n'est pas une pratique à encourager», a déclaré M. Annan à la chaîne de télévision CNN, en marge des travaux de l'Assemblée.
L'organisation Human Rights Watch a demandé aux forces militaires responsables du coup d'État en Thaïlande de rétablir les droits humains fondamentaux et protéger ceux qui exercent leur droit à la libre expression et association. «Le pouvoir de Thaksin avait sérieusement miné le respect pour les droits de l'homme en Thaïlande mais suspendre les droits de base contenus dans la Constitution n'est pas la réponse» appropriée, a affirmé Brad Adams, directeur pour l'Asie de HRW.
Le premier ministre néo-zélandais Helen Clark a condamné mercredi le coup d'État militaire et appelé à un retour à la démocratie. «La Nouvelle-Zélande condamne toutes les actions visant à renverser un gouvernement par des moyens inconstitutionnels et non démocratiques», a-t-elle déclaré.
La Corée du Sud a appelé à une solution pacifique en Thaïlande et demandé à ses ressortissants à réconsidérer leurs éventuels déplacements dans ce pays où vivent 22 000 Sud-Coréens.
Le Fonds monétaire international (FMI) surveille l'évolution de la situation en Thaïlande où l'armée a pris le pouvoir mardi soir sans violence, a indiqué mercredi un porte-parole de l'institution en marge de l'assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale à Singapour.
La monnaie thaïlandaise, le baht, accusait mercredi matin une forte baisse sur le marché des changes à la suite de ces événements.Agence
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