Surayud, l'homme de confiance des milieux d'affaires

Les milieux d'affaires thaïlandais ont accueilli favorablement lundi la nomination comme Premier ministre du général Surayud Chulanont, un homme capable selon eux de rétablir la confiance dans l'économie après huit mois de crise politique.
Surayud, 63 ans, ancien commandant-en-chef de l'armée, a été désigné dimanche à la tête d'un gouvernement de transition par la junte qui a renversé le 19 septembre le milliardaire Thaksin Shinawatra, aujourd'hui réfugié à Londres.

"Sa nomination est une bonne nouvelle pour l'économie thaïlandaise", a déclaré Santi Vilassakdanont, président de la Fédération des industries thaïes, très influente dans les milieux d'affaires.

"Après des mois de remous politiques (autour de Thaksin), nous voyons Surayud comme quelqu'un de capable d'unir la Thaïlande. Il est intègre et transparent, et nous espérons que sa nomination dynamisera la confiance des investisseurs".

Sukhbir Khanijoh, économiste à Kasikorn Securities, a estimé que Surayud, militaire de carrière respecté dans le pays, sera "une force stabilisatrice" sur la scène politique thaïlandaise.

"Le marché attend maintenant" la composition de son gouvernement, a-t-il ajouté en soulignant que Surayud apparaissait, dans les circonstances actuelles, comme l'homme de la situation alors que les Thaïlandais ont besoin de se réconcilier.

Cependant, la Bourse de Bangkok était légèrement en baisse à la mi-journée, l'index composite affichant -2,04 points (ou -0,30%) à 684,06.

Lors de sa première conférence de presse dimanche, Surayud a affirmé que sa priorité serait le bien-être du peuple plutôt que la croissance économique, supérieure à 4,5% en ce moment.

"Je ne me concentrerai pas sur le PIB comme le précédent gouvernement mais adhérerai à l'économie d'auto-suffisance préconisée par le roi" Bhumibol Adulyadej, 78 ans, très respecté en Thaïlande, a-t-il dit.

Le gouverneur de la banque centrale, Pridiyathorn Devaluka, qui conseille désormais la junte, s'est déclaré en accord avec Surayud à propos de la croissance, appelant à des réformes économiques en vue d'une meilleure répartition des richesses.

"Le progrès du pays ne se mesure pas seulement par la croissance", a-t-il dit.