Baisse attendue de la fréquentation touristique en Thaïlande
PHUKET, Thaïlande (AP) - Les raz-de-marée de dimanche pourraient conduire 1,2 million de vacanciers étrangers à annuler leur séjour en Thaïlande, destination touristique très prisée dont l'économie dépend en partie de ce secteur d'activité. Déjà les touristes quittent massivement le pays.
Sur les 12 millions de vacanciers qui se rendent en Thaïlande chaque année, beaucoup vont directement dans les stations balnéaires du sud du pays, au bord de la mer Andaman, réputées pour leurs plages de sable blanc et leurs sites de plongée.
Les tsunamis de dimanche ont durement frappé ces lieux paradisiaques, qui représentent environ un tiers des revenus du pays. Des complexes touristiques de luxe comme des ensembles de bungalows bon marché ont été dévastés et une odeur de charogne flotte dans l'air.
Environ 1,2 million de touristes étrangers pourraient annuler leur séjour dans le pays, ce qui représenterait un manque à gagner de 30 milliards de bahts (555 millions d'euros), selon l'Association des agents de voyage thaïlandais. D'autres avancent le chiffre de deux millions de vacanciers en moins dans les prochains mois.
Compagnies aériennes, hôtels, restaurants et une foule d'emplois liés au tourisme, des vendeurs ambulants aux prestataires de massages traditionnels, seront affectés en cas de baisse de fréquentation. Le ministre du Tourisme Sonthaya Khunpluen estime déjà que 200.000 employés du secteur, première source de devises étrangères du pays, devraient perdre leur travail à cause de la catastrophe.
"Nous sommes finis", se lamente Teeraphon Pramong, un négociant de Phuket, qui achetait des fruits de mer aux pêcheurs pour les revendre à des hôtels. Les touristes sont partis, ses fournisseurs sont morts et les dégâts sont considérables, souligne-t-il.
Non loin, Choomphon Plaiguam, dont les cinq bateaux transportaient une centaine de touristes par jour vers des îles situées au large, explique que son carnet de réservation était complet pour la fin de l'année mais que tous ses clients ont annulé ces derniers jours.
"Même si nous pouvons reconstruire rapidement les hôtels, il faudra du remps pour faire revenir les touristes dans les zones touchées", a déclaré le Premier ministre Thaksin Shinawatra. Il a ajouté que l'environnement très prisé des touristes dans le sud du pays avait été endommagé et que des destinations populaires comme Khao Lak et Phi Phi étaient dévastées.
Mais certains se montrent plus optimistes, observant qu'un certain nombre de restaurants étaient déjà bondés au lendemain de la tragédie. En outre, certaines zones on été épargnées par les vagues ou ont subi peu de dégâts. Le ministre du Tourisme a noté que seulement une quarantaine d'hôtels sur plus de 200 sur l'île de Phuket ont été endommagés.
"Je pense que tout le monde va être surpris par la vitesse avec laquelle les Thaïlandais reconstruisent leurs restaurants, bungalows et bars de plage", prédit John Everingham, éditeur australien du magazine "Phuket".
Ironie du sort, la catastrophe s'est produite quelques jours après que le gouvernement thaïlandais eut annoncé une progression du tourisme en 2004, avec une hausse de 20% du nombre d'arrivées dans le pays en un an et 384 milliards de bahts (7,3 milliards d'euros) de revenus. Et ce malgré l'épidémie de grippe aviaire et le terrorisme islamiste dans le sud du pays. AP
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