KHAO LAK (Thaïlande), 31 déc (AFP)
Plus de 4.500 morts confirmés en Thaïlande, dont la moitié d'étrangers
Plus de 4.500 personnes ont été tués par les raz-de-marée qui ont frappé dimanche le sud de la Thaïlande, dont près de la moitié de touristes étrangers, indique le dernier bilan officiel publié vendredi matin.
Le ministère de l'Intérieur a fait état de 4.510 morts confirmés (soit près du double du précédent bilan), dont 2.230 étrangers, et de 6.475 disparus.
Le Premier ministre Thaksin Shinawatra a estimé jeudi que 80% des personnes disparues étaient décédées.
Pour la seule province de Phang Nga, la plus sinistrée du pays, au nord de Phuket, le nombre des morts confirmés est de 3.689, dont 2.027 étrangers et 1.662 Thaïlandais, a précisé le gouverneur provincial Anuwat Maytheevibulwut.
Un total de 2.376 personnes sont portées disparues à Phang Nga.
La province de Phang Nga comprend la région de la station balnéaire de Khao Lak qui a été totalement ravagée par les tsunamis, en particulier l'hôtel Sofitel Magic Lagoon du groupe Accor.
Selon le gouverneur, les secouristes devraient collecter encore 300 cadavres vendredi à l'intérieur des terres.
"Nous allons essayer de terminer le ramassage aujourd'hui sur la terre ferme mais je n'ai aucune idée du nombre de corps qui flottent en mer", a expliqué M. Anuwat.
Ailleurs, le ministère de l'Intérieur a confirmé jusqu'à présent la mort de 821 personnes dans les cinq autres provinces du sud de la Thaïlande qui ont été touchées par la catastrophe: Phuket, Krabi, Ranong, Satun et Trang.
La Thaïlande est la première destination touristique d'Asie du Sud-Est, avec quelque 10 millions d'arrivées par an, et est très prisée des Scandinaves qui fuient à cette saison leur hiver très rigoureux.
Ainsi la Suède est parmi les pays occidentaux les plus touchés par la catastrophe, et en tête des pays européens.
De 1.000 à 4.500 ressortissants de ce pays nordique de 9 millions d'habitants manquent toujours à l'appel dans les régions sinistrées, essentiellement en Thaïlande.
Quant à la Norvège, elle compte au moins 21 morts et est toujours sans nouvelles de 430 touristes qui se trouvaient en Asie.
Paris pour sa part a fait état de 22 morts français --la plupart en Thaïlande--, de 244 blessés et de quelque 560 personnes "dont nous sommes sans nouvelles", selon le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Les équipes de secours thaïlandaises et étrangères --au total plus de 20.000 sauveteurs-- ont de plus en plus de mal à identifier et, pire encore, conserver dans un état décent les cadavres, souvent exposés à l'air libre et à des températures dépassant largement les 30 degrés.
Les secouristes ont d'ailleurs de plus en plus de mal à séparer, après la collecte des cadavres, ceux des Thaïlandais et de ceux des étrangers, parce que les corps sont décomposés et gonflés.
Ces corps sont devenus l'objet d'un enjeu macabre, entre le désir d'identification, et donc de conservation, des Occidentaux et les soucis de santé publique des autorités thaïlandaises, favorables à une destruction rapide.
Les dépouilles vont être rassemblées dans trois sites afin de faciliter le travail des experts en identification, a indiqué vendredi à l'AFP une source policière française.
A l'issue de plusieurs réunions entre les autorités thaïlandaises et les experts, policiers et médecins légistes des pays étrangers, la décision a été prise de rassembler tous les corps à Khao Lak, à Phuket et à Krabi.
L'extraordinaire élan de solidarité dans le malheur dont ont fait preuve les populations locales thaïlandaises, qui continue, reste quelque peu terni par des pillages qui se poursuivent sur les derniers cadavres ou dans les boutiques détruites.
Même certains sauveteurs, ou des individus se faisant passer pour tels, sont impliqués. Ainsi, un homme prétendant être un policier, a dévalisé le coffre-fort d'une bijouterie, dérobant trois millions de bahtsdollars), sur l'île de Phuket, selon la presse.