Photos de victimes du raz-de-marée à l'hôpital de Phuket en Thaïlande le 4 janvier 2005
mardi 4 janvier 2005, 11h22
Pas de nouvelles de plusieurs centaines de Français en vacances en Asie du sud
PARIS (AFP) - La France est toujours sans nouvelles de plusieurs centaines de Français qui étaient en vacances en Asie du sud, dix jours après le séisme qui a frappé cette région, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier.
Le ministre, qui s'exprimait sur Europe 1, n'a pas voulu préciser le chiffre exact établi par son ministère expliquant que "les chiffres évoluent" et qu'il voulait rester "prudent" dans l'intérêt des familles.
M. Barnier a renouvelé son appel aux vacanciers rentrés chez eux à donner de leurs nouvelles en contactant la cellule d'urgence du quai d'Orsay. Il a indiqué que cette cellule avait reçu "plus de 85.000 appels" depuis sa mise en place.
Le dernier bilan de la catastrophe pour les ressortissants français s'établissait mardi matin à "22 morts et moins de 100 personnes disparues dans les flots et pour lesquelles on peut être inquiet".
Là encore, M. Barnier a fait état de la difficulté d'établir un bilan précis soulignant que "quelque-unes de ces personnes dont on nous a dit qu'elles avaient été emportées dans les flots ont été retrouvées vivantes".
Il a récusé toute critique d'insuffisance dans l'aide française aux populations touchées par le séisme qui a fait plus de 145.000 morts.
"On n'en fait jamais devant un tel drame, nous avons fait de notre mieux, immédiatement", a-t-il affirmé. Il a cependant reconnu un manque de coordination au niveau européen rappelant qu'il proposait depuis plusieurs années la création d'une "force européenne de protection civile". "Parfois au niveau européen, on manque de coordination", a-t-il dit.
Estimant qu'il fallait "tirer des leçons de cette tragédie pour l'avenir", il a prôné la création d'un "petit état-major commun qui mobiliserait et utiliserait les moyens de protection civile existants". "Des unités nationales, voire régionales en cas d'urgence, s'entraîneraient ensemble, partiraient ensemble en Europe ou hors d'Europe" a-t-il poursuivi.
Mardi, l'ambassadeur de France en Thaïlande, Laurent Aublin, a par ailleurs indiqué que des corps de Français morts en Thaïlande ont déjà été rapatriés en France, les procédures administratives ayant été simplifiés, sans en préciser le nombre.
"Certaines procédures administratives (ndlr: actes de décès, autorisations d'inhumation délivrées par les mairies en France) ont été facilitées compte tenu des conditions particulières", a assuré l'ambassadeur.
Par ailleurs, la France "rappelle l'assurance donnée par les autorités thaïlandaises lors du passage à Bangkok de M. Barnier qu'il n'y aura pas de destruction de corps avant identification", a ajouté M. Aublin.
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères Renaud Muselier a indiqué lundi dans une interview à France 3 Provence-Côte-d'Azur qu'une vingtaine de Français blessés n'étaient pas "transportables" et n'avaient pu être rapatriés.
Le secrétaire d'Etat a évoqué "une course contre la montre pour localiser nos compatriotes". "Le plus difficile, ce sont ceux qui se sont déplacés par leurs propres moyens et qui ont réservé par internet", a-t-il dit.
Par ailleurs, à l'aéroport Roissy, la cellule d'accueil des rapatriés français a été allégée lundi, a-t-on appris de source aéroportuaire. Il n'y a plus de vols spéciaux prévu, mais les personnes rentrant par des vols réguliers peuvent, si elles le souhaitent, être prises en charge.