Des corps étaient toujours découverts en Thaïlande jeudi, onze jours après les raz-de-marée, et les recherches se poursuivaient dans les zones difficiles d'accès pour faire baisser le lourd bilan de plus de 3.700 personnes toujours portées disparues.
• Saeed Khan (AFP/AFP - jeudi 6 janvier 2005, 9h41)
La Thaïlande fait tout pour faire baisser le bilan des disparus
PHUKET (AFP) - Des corps étaient toujours découverts en Thaïlande jeudi, onze jours après les raz-de-marée, et les recherches se poursuivaient dans les zones difficiles d'accès pour faire baisser le lourd bilan de plus de 3.700 personnes toujours portées disparues.
Le Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui a choisi de ne pas aller au sommet de Jakarta des pays sinistrés et donateurs pour rester en Thaïlande, a expliqué que les recherches continuaient dans les endroits difficiles d'accès et en mer.
"Nous allons nous concentrer sur les recherches en mer et dans les forêts de mangrove. Nous ne nous arrêterons pas tant que le bilan des disparus restera élevé", a dit M. Thaksin à des journalistes.
Le nombre de disparus a été actualisé à 3.716 personnes --2.776 Thaïlandais et 940 étrangers-- en baisse de plus de 700 personnes. Apparemment, certaines personnes avaient été déclarées disparues par des proches dans plusieurs centres.
Des membres du gouvernement avaient indiqué il y a plusieurs jours que la plupart des disparus étaient probablement morts.
Le ministère de l'intérieur a légèrement révisé à la hausse le bilan des morts confirmés après le tsunami, à 5.288 --2.565 Thaïlandais, 2.510 étrangers et 213 personnes dont il n'a pas été possible de déterminer l'appartenance à l'un des deux groupes.
"Nous n'essayons pas de faire que les chiffres apparaissent meilleurs", a assuré le responsable sous couvert de l'anonymat, "ce sont les vrais chiffres", alors que certaines informations venant du terrain laissaient penser que le bilan réel des morts pouvait être supérieur au bilan officiel provisoire.
Au moins une trentaine de corps sont amenés chaque jour à la morgue de fortune installée dans le temple de Yan Yao, dans la ville de Takua Pa, dans la province de Phang Nga qui compte les quatre cinquièmes des morts confirmés.
"Tous les jours on a entre 30 et 50 corps" qui arrivent, dit à l'AFP Pornthip Rojanasunan, expert légiste.
Des corps étaient toujours retrouvés dans deux lacs près du gros village de pêcheurs de Baan Nam Khem, dans la même province. Le plus grand des deux lacs devait être totalement asséché en fin de journée.
A la demande du roi de Thaïlande Bhumibol Adulyadej, qui a perdu un petit-fils dans les raz-de-marée, trois chiens thaïlandais ont été envoyés sur les côtes pour retrouver des cadavres, plutôt que des chiens étrangers jugés moins performants vu les conditions locales.
Les touristes retournaient très lentement sur les plages de sable fin de l'île de Phuket, mais un responsable économique a estimé que le tsunami n'allait pas affecter cette année la croissance thaïlandaise, dont l'estimation de 5,5 à 6,5% a été maintenue en dépit des pertes subies par l'industrie du tourisme.
Un expert du Département météorologique de permanence au moment de la catastrophe, Burin Vejbanterg, a affirmé qu'il aurait été impossible de prévoir les raz-de-marée avec le niveau actuel d'équipement et de connaissances.
"L'idée d'un tsunami ne m'a même pas traversé l'esprit à ce moment-là parce qu'il n'y en avait jamais eu dans l'océan Indien", a-t-il dit, cité par le quotidien Nation, ajoutant que le "Centre d'alerte aux tsunamis (ndlr: à Hawaï) avait donné un risque zéro à la Thaïlande".
Le directeur général du Département météorologique a été transféré jeudi pour six mois dans l'attente des conclusions d'une enquête sur l'absence d'alerte.
Le Nation avait rapporté la semaine dernière que le Département avait tenu une réunion, sous la conduite de son directeur-général Supharerk Tansrirat-tanawong, quelques minutes après le séisme en Indonésie qui a déclenché le tsunami dans la région.
Il avait cité une source non identifiée affirmant que la décision de ne pas lancer d'alerte avait été motivée par le fait que la Thaïlande était en pleine saison touristique, ce qu'a nié catégoriquement M. Supharerk.
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