L'Asie veut un système d'alerte précoce aux tsunamis

vendredi 7 janvier 2005, 16h34
L'Asie veut un système d'alerte précoce aux tsunamis

JAKARTA (AFP) - Le sommet de Jakarta a approuvé jeudi le principe d'un système d'alerte précoce aux tsunamis dans l'Océan indien, qui aurait pu sauver des milliers de vies lors des raz-de-marée du 26 décembre, responsables de la mort de plus de 146.000 personnes.
"Nous sommes d'accord pour établir un centre régional d'alerte précoce aux tsunamis pour l'Océan indien et la région de l'Asie du sud-est", indique la déclaration finale des pays asiatiques, de l'ONU, de l'Union européenne et des Etats-Unis, sans autre détail de financement ni de calendrier.


"Il est prouvé qu'une alerte dix minutes avant le danger peut sauver des centaines de vies", a déclaré ministre thailandais des Affaires étrangères, Surakiart Sathirathai, en proposant que ce centre régional d'alerte précoce soit installé dans son pays.
A l'appui de sa démonstration, M. Surakiart a cité l'exemple des Morgan, une tribu des îles de Sorin, au large de Phuket: "Leur savoir traditionnel leur a permis de percevoir les premiers signes du retrait de l'eau et de se réfugier dans les collines, sans aucun mort à déplorer", a-t-il expliqué devant les autres participants.

"Nous aimerions recevoir une assistance technique et des conseils de la part des Etats-Unis afin de mettre en place un système d'alerte dans l'océan Indien et la mer de Chine", avait déclaré M. Surakiart lors de la visite mardi à Bangkok du secrétaire d'Etat américain Colin Powell, qui avait alors indiqué que le système pourrait se baser sur les dispositifs déjà mis en place pour les typhons.

Epargné cette fois-ci, "le Japon a expérimenté un nombre incalculable de fois les désastres naturels, tremblements de terre et tsunamis", a rappelé à Jakarta le Premier ministre nippon, Junichiro Koizumi.

M. Koizumi s'est également engagé à travailler avec ses voisins pour établir le système régional d'alerte précoce, "sur le modèle de celui introduit dans l'océan pacifique après la douloureuse leçon du tsunami provoqué par le tremblement de terre du Chili en 1960".

Quant à Kofi Annan, il a aussi proposé le concours de l'Onu. "Nous allons encourager et travailler avec les gouvernements", a-t-il assuré.

Pour sa part, l'Union européenne s'est engagée à co-financer le système, a laissé entendre son président en exercice, le Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker. "Nous devons discuter des modalités de co-financement par l'Europe de la mise en place d'un système d'alerte précoce", a-t-il indiqué, en en précisant que le sujet serait abordé lors d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères et du développement vendredi à Bruxelles.

Le Japon a repris l'idée des Etats-Unis de mettre la question de l'alerte précoce à l'ordre du jour de la conférence mondiale des Nations unies sur les désastres qui se tient des 18 au 22 janvier à Kobe, dix ans après le tremblement terre qui a fait près quelque 6.000 morts dans cette ville.

Outre la réunion de Kobe, la question de l'alerte précoce doit être à l'agenda d'autres réunions régionales, à Colombo le 9 janvier et en Thailande le 28.