Cette conférence pour la mise au point d'un système d'alerte dans l'océan Indien est organisée par la Thaïlande où le tsunami a fait plus de 5.300 morts s'achèvera samedi avec une réunion de niveau ministériel.
• Saeed Khan
jeudi 27 janvier 2005, 12h09
Phuket accueille une conférence sur les systèmes d'alerte au tsunami
PHUKET (Thaïlande) (AFP) - L'île de Phuket, encore meurtrie par le tsunami du 26 décembre, accueille à partir de vendredi les représentants de 43 pays et 13 organisations internationales qui vont tenter de prendre des mesures concrètes pour la mise au point d'un système d'alerte dans l'océan Indien.
Cette conférence organisée par la Thaïlande où le tsunami a fait plus de 5.300 morts s'achèvera samedi avec une réunion de niveau ministériel. Elle a lieu après une rencontre internationale à Kobé, au Japon, la semaine dernière sur le même thème.
Peter Pissierssens, de la Commission internationale océanographique, une agence onusienne, a expliqué que les discussions doivent permettre cette fois aux pays sinistrés de l'océan Indien d'exprimer leurs besoins.
"Avant que qui que ce soit ne commence à faire quelque chose, d'abord tous les pays de la région doivent dire: 'voici ce dont nous avons besoin'", a expliqué M. Pissierssens contacté par l'AFP à Paris avant son déplacement à Phuket.
Les Nations unies ont été chargées à Kobé, lors la conférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui a réuni 150 pays, de superviser la constitution de ce système d'alerte afin d'éviter une compétition dommageable entre les différentes propositions de technologies.
L'Unesco, agence de l'ONU, coordonne déjà le seul centre régional d'alerte pour les tsunamis, créé en 1968 à Hawaï, dans le Pacifique.
L'objectif est de mettre en place un système permanent similaire dans l'océan Indien, en 12 ou 18 mois, qui doit coûter entre 30 et 50 millions d'euros. L'ensemble de la planète devrait être couverte par de tels réseaux régionaux en 2007.
Plusieurs projets ont déjà été présentés, principalement par l'Allemagne, le Japon, l'Australie et les Etats-Unis, pour que jamais ne se reproduise une catastrophe d'ampleur comme celle du tsunami du 26 décembre qui a fait plus de 280.000 morts ou disparus dans l'océan Indien.
Les raz-de-marée géants ont été déclenchés par un séisme de magnitude 9 au large de l'île indonésienne de Sumatra.
"Nous nous attendons à ce que la conférence ministérielle de Phuket lance en fait le processus par lequel les pays vont se consulter pour éviter une nouvelle catastrophe", a dit M. Pissierssens.
"A Kobé, nous avons défini le genre de plan de travail que nous proposons et maintenant c'est aux pays de dire: 'nous sommes d'accord avec ce plan', ou 'nous voulons le modifier'", dit-il.
"Les pays (touchés) ont dit très clairement qu'ils ne veulent pas attendre pendant des années, ils veulent des actions maintenant", ajoute l'expert de l'ONU.
Le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères Sihasak Phuangketkeow a expliqué de son côté que la conférence allait tenter de choisir un modèle de système d'alerte régional et mettre en place le financement sur la base de contributions volontaires des Etats.
"Nous allons essayer d'aller plus loin que Kobé dans le sens où nous espérons que la rencontre permettra de prendre des mesures concrètes", a ajouté le porte-parole.
La Thaïlande a proposé qu'un centre de coordination régionale soit formé autour d'un centre déjà existant, basé à Bangkok, le Centre asiatique de prévention des catastrophes (Asian Disaster Preparedness Centre (ADPC).
Cette structure propose actuellement des formations dans le secteur de la gestion des crises.
Des responsables de chaque pays doivent se réunir le premier jour, vendredi, et le Premier ministre Thaksin Shinawatra ouvrira le lendemain la conférence ministérielle, a dit M. Sihasak.
Seront présents les dix pays membres de l'Association du Sud-Est asiatique (Asean), les autres pays asiatiques et les pays africains riverains de l'océan Indien, ainsi que les grands donateurs tels l'Union européenne, le Japon et les Etats-Unis.