Levées d'immunité parlementaire : Hun Sèn et le prince Ranariddh disent ne rien pouvoir faire
KP Phnom Penh, 15 février 2005 --
Dans un courrier commun adressé à l'ancien roi Norodom Sihanouk, le Premier ministre Hun Sèn et le président de l'Assemblée Norodom Ranariddh ont indiqué qu'il ne leur était pas possible d'intervenir pour que les trois députés PSR, dont Sam Rainsy, retrouvent maintenant leur immunité parlementaire, a cité Cambodge Soir. La semaine dernière, l'ancien roi leur avait proposé un "plan" pour résoudre la "tragédie politique"que constitue cette affaire de suspension d'immunité. Dans ce plan, l'ancien roi demandait à Hun Sèn et au prince Ranariddh de retirer les plaintes pour diffamation qu'ils ont déposées contre Sam Rainsy et Chea Poch, en échange de quoi le PSR s'engageait parallèlement à lever ses plaintes contre ceux-ci. Dans leur courrier à Norodom Sihanouk, Hun Sèn et le prince Ranariddh notent d'abord que ce retrait réciproque de plaintes serait "injuste" dans la mesure où, à leurs yeux, cela reviendrait à échanger des plaintes "correctes"- les leurs – contre des plaintes "incorrectes", celles de Sam Rainsy. Remarquant que ces affaires dont maintenant "entre les mains de la justice, les deux leaders de la coalition gouvernementale jugent qu'il n'est plus de leur ressort de revenir sur la suspension d'immunité des députés d'opposition. "La restitution de l'immunité parlementaire des trois Excellences ne peut pas passer par nous. La suspension a été demandée par la cour. C'est à la cour de voir si cette immunité peut leur être restituée", écrivent Hun Sèn, et le prince Ranariddh.
Dans son plan, Norodom Sihanouk proposait également que ces derniers accordent leur pardon "à ceux qui vous ont fait du mal et ont fait acte d'injustice à votre égard". Sur ce point également, le chef du gouvernement et le président de l'Assemblée estiment que le moment n'est pas venu. "En ce qui concerne l'octroi d'un pardon, cela ne peut se faire avant que les tribunaux – première instance, cour d'appel, cour suprême – aient jugé que ces individus sont coupables", arguent-ils.
Remarquant que l'Assemblée "n'a pas levé l'immunité parlementaire du PSR et que ce parti reste l'une des composantes de cette institution", Hun Sèn et le prince Ranariddh considèrent en conclusion que "des individus ayant agi contre la loi ne peuvent se cacher derrière une institution. -- AKP
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