Adoption: situation bloquée dans certains pays
PARIS, 10 avr 2005 (AFP) - Le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, Renaud Muselier, s'est rendu à Madagascar fin mars, ainsi qu'au Vietnam et au Laos cette semaine, pour tenter de débloquer des contentieux liés à l'adoption.
A Madagascar, entre 150 et 175 dossiers d'adoptants français sont gelés depuis août 2004, alors que les parents adoptifs ont souvent déjà rencontré leurs futurs enfants malgaches.
Les autorités malgaches ont pris cette décision le temps de préparer une nouvelle loi, qui doit être présentée au Parlement en mai, après le démantèlement de plusieurs réseaux de trafics d'enfants au premier semestre 2004.
"Je repars relativement confiant, en pensant qu'on pourra trouver une solution", a expliqué M. Muselier en quittant Madagascar le 2 avril.
Au Vietnam, plus de 700 candidatures étaient en attente au ministère de la Justice fin 2004, selon la Mission de l'adoption internationale (MAI), qui invitait "les candidats à l'adoption à réorienter leur projet vers d'autres pays" dans une note du 26 novembre.
Au Laos, l'adoption d'enfants laotiens a été suspendue par les autorités en 1994, selon la MAI.
En Roumanie, une loi entrée en vigueur le 1er janvier interdit de fait l'adoption d'enfants roumains par des étrangers, selon la MAI (des liens de parenté doivent exister entre l'adoptant et l'adopté).
En revanche, c'est la France qui a interdit à ses ressortissants l'adoption d'enfants au Cambodge le 31 juillet 2003 car ce pays "n'offrait pas les garanties suffisantes pour assurer la transparence et la régularité des adoptions".
A cette date, onze familles s'étaient déjà vu attribuer un enfant. Leur dossier n'a pu être débloqué qu'en janvier 2005.
"L'intervention en leur faveur a été dictée par des raisons humanitaires. D'ici là, aucune situation particulière ne saurait être étudiée", avait déclaré M. Muselier en les recevant en février au quai d'Orsay, en estimant à "deux, trois ans" le délai de reprise des adoptions au Cambodge.
Par ailleurs, la MAI met en garde les adoptants qui veulent se rendre dans des pays où la situation est actuellement instable, comme le Népal ou Haïti.