LE CORROMPU JOUE A L’ANTI-CORRUPTION

LE CORROMPU JOUE A L’ANTI-CORRUPTION

L’histoire du Cambodge, depuis son indépendance en 1953, est « jonchée » de personnalités, de dirigeants corrompus, malhonnêtes, voire incompétents. Cette corruption omniprésente est souvent cachée par une façade religieuse. Le bouddhisme dont les prescriptions sont d’ordre moral par excellence (s’abstenir du meurtre de tout être vivant, de vol, de luxure, de mensonge, de l’usage des boissons enivrantes…) sert de lieu de refuge de ces délits ou même de ces crimes. Il suffit, pour ces corrompus, d’organiser une manifestation bouddhique quelconque, pour que, aux yeux de la population, ils deviennent blancs comme neige.

Des exemples flagrants de dépravation foisonnent. Il n’y a pas longtemps, une somme de 800 millions de dollars US aurait été détournée par des dirigeants cambodgiens et mis à l’abri sur des comptes bancaires à Singapour. Cette information aurait été communiquée à M. NHIM Vanda, directeur de l’Organisation de Défense des Droits de l’Homme et de Lutte contre la Corruption, par les responsables américains de la lutte antiterroriste qui sont autorisés à vérifier les comptes des banques singapouriennes. Récemment, la construction d’un nouveau bâtiment pour l’Assemblée Nationale a coûté, sur la facture, 26 673 350 de dollars à l’Etat khmer, alors que son prix réel n’en vaut que 10 millions. Et les plus de 16 millions de dollars camouflés sous cette fausse facture tombent dans l’escarcelle des corrompus.

Ces sommes astronomiques (y compris d’autres exemples non cités) sont à comparer avec le produit intérieur brut par habitant et par an de 295 $US ! Le PIB qui classe le Cambodge parmi les pays les plus pauvres de la planète.

Dans une réunion avec le Groupe consultatif, HUN Sèn a promis aux pays bailleurs de fonds pour le Cambodge de punir ses ministres ou ses hautes personnalités corrompus. Mais non, il faut qu’il se punisse lui-même en premier lieu. Il faudra qu’il dévoile, s’il est sincère, la composition de ses fortunes, en évalue le montant et en expliquer la provenance au peuple cambodgien. Il faut qu’il ait le courage de jouer à la transparence, comme vient de le faire NORODOM Sihanouk.

Il faut que HUN Sèn, premier ministre, ou RANARIDDH, président de l’Assemblée Nationale, fassent élaborer des lois et des règlements pour lutter contre la corruption, contre les crimes et les délits, contre les atteintes à la personne humaine, contre les appropriations frauduleuses, contre les atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation, la participation à une association de malfaiteurs…

Il faut qu’ils fassent de telle sorte que la justice soit complètement indépendante.

Cela m’étonnerait. Tout ce que ces corrompus savent faire, c’est uniquement le vote « bloqué , à main levée ». Non, même pas. Ce vote a été conseillé par un banal avocat français, moyennant plusieurs millions de dollars d’honoraire, somme que ces dépravés ont dû prélever dans la caisse de l’Etat khmer, déjà à moitié vide.

On explique le sous-développement d’un pays comme le Cambodge par un triple handicap, à savoir :
- un faible PIB par habitant (moins de 650 $ par an. Le Cambodge a seulement 295 $),
- une part très réduite de la production industrielle dans le PIB (inférieur à 10%),
- un taux d’alphabétisation réduit (inférieur à 20% de la population).

Bien que les Cambodgiens soient alphabétisés à 67,30%, il ne faut pas trop s’en réjouir.

En effet, à cela, il convient d’ajouter un autre facteur non moins important, le facteur humain et socioculturel. Ce gouvernement de corruption et même de dictature qui préfère rester dans les blocages politiques et sociaux quasi absolus, empêche tout développement en faisant fuir les capitaux et les investissements, en pratiquant le détournement de l’aide internationale, en favorisant le clientélisme et les actes mafieux.

Si le Cambodge avance à pas de tortue vers la démocratie, ce n’est pas grâce à des hommes comme HUN Sèn ou RANARIDDH mais grâce à la pression forte et récurrente des pays donateurs sur ces corrompus, lesquels s’efforcent de les suivre à contre cœur.

swann