À la découverte des pagodes et des fêtes khmères
Les pagodes et les fêtes jouent un rôle central dans la vie des Khmers qui comptent 1,5 million d'âmes au Vietnam, notamment dans le delta du Mékong.
Les Khmers vivent depuis des générations dans le delta du Mékong, notamment dans les provinces de Soc Trang, Trà Vinh, Kiên Giang et An Giang. Bien qu'ils soient en contact permanent avec d'autres ethnies -Hoa, Kinh et Cham-, ils ont toujours su préserver leur identité. Leur religion est le bouddhisme du Petit Véhicule -ou hinayana- pratiqué aussi au Cambodge, en Thaïlande ou au Myanmar. Les pagodes, souvent magnifiquement ornées, jouent un rôle central dans leur vie. Elles sont considérées non seulement comme des lieux de culte, mais aussi comme des centres socio-culturels et artistiques. Elles constituent aussi des bibliothèques qui renferment aussi bien des textes sacrés que des oeuvres littéraires et artistiques. Ce sont des lieux d'apprentissage, aussi bien pour les bonzes qui potassent les enseignements bouddhiques que pour les enfants qui étudient la langue khmère.
Les fêtes au centre de la culture khmère
On dénombre environ 500 pagodes khmères dans le delta, de toutes tailles. On retrouve partout les mêmes caractéristiques, comme par exemple l'orientation est-ouest, les toits aux versants pointus et superposés, aux pentes recourbées, les pignons de bois ornés de l'oiseau mythique Garuda. Les dimensions et les décorations, par contre, sont l'affaire des bonzes. L'allure d'une pagode reflète aussi souvent les conditions de vie des fidèles qui vivent autour.
Les Khmers sont fiers de leur identité culturelle qui s'exprime à travers non seulement la pagode, mais aussi la musique, les arts et surtout les fêtes traditionnelles. La passion des Khmers pour la musique se manifeste par une diversité d'instruments, de danses et de chants populaires.
Leur maîtrise de la gravure, de l'architecture ou de la peinture, notamment religieuse, est reconnue. Les pagodes constituent à ce titre de véritables chefs-d'oeuvre qui témoignent du savoir-faire de l'ethnie.
Quant aux fêtes, elles sont le reflet d'une communauté qui vit dans une région côtière et dont la civilisation est essentiellement fluviale.
La fête Chol Chnam Thmay, le grand rendez-vous annuel des Khmers, est célébrée du 12 au 14 avril au sein des pagodes et des foyers. Cette fête vise à s'attirer les bonnes grâces du Ciel au début de la saison des pluies afin de bénéficier de bonnes récoltes.
Le fête Dolta, elle, se déroule souvent autour du 15e jour du 5e mois lunaire. Lors de cette fête, fruits, fleurs, banh tét (bûche de riz gluant farcie et cuite à la vapeur) et repas sont préparés d'abord pour les cultes à la pagode, puis ensuite pour la fête en famille.
La fête Ook Om Bok est dédiée au génie de la Lune censé apporter bonnes récoltes et prospérité. Le point d'orgue de cette fête est une course de pirogues qui attire un grand nombre de participants et de spectateurs.
Cette culture millénaire variée et originale des Khmers est de plus en plus valorisée, non seulement par les Khmers eux-mêmes mais aussi par l'État vietnamien qui veille toujours à préserver leur identité qui contribue à enrichir le trésor culturel national.
Côn Giang/CVN
( 12/06/05 )