e Premier ministre s'oppose à accorder plus de pouvoirs au Comité national
AKP Phnom Penh, 16 juin 2005 --
Pas question pour le Premier ministre d'accorder davantage de pouvoirs au Roi-Père Norodom Sihanouk dans le cadre de ses fonctions de président du Conseil national suprême des frontières. La princesse Norodom Vacheara, membre de cette institution, avait fait cette demande, soutenue par l'opposition. Au lendemain de la création de ce conseil, elle s'était insurgée contre le rôle purement consultatif qui lui était assigné et avait souhaité que l'on donne tout pouvoir au Roi-Père pour traiter le dossier des litiges frontaliers et mener, les cas échéant des négociations avec les pays voisins.
Hier, lors d'une cérémonie de remise de diplômes à 771 étudiants de la faculté de droit et sciences économiques, le Premier ministre a consacré une demi-heure de son discours à cette question, laissant entendre que modifier le sous-décret qui détermine le rôle du conseil et son fonctionnement dans le sens voulu par la princesse Vacheara s'apparenterait à un coup d'Etat, a cité Cambodge Soir.
"Si l'on donne le pouvoir au Roi-Père, que va faire le roi actuel? Et que deviendrait le gouvernement de Hun Sèn si ce conseil devenait un gouvernement?", s'est interrogé le Premier ministre. Soulignant que "ni le Roi-Père, ni l'actuel roi ne demandaient une modification du rôle et du fonctionnement de ce Conseil, le Premier ministre a estimé que ceux qui demandaient cela cherchaient à "profiter" de l'ancien souverain. "Si je refuse de donner davantage de pouvoirs à ce conseil et que vous décidiez qu'il faut alors le supprimer, pas de problème! Cette institution doit seulement donner des conseils [au gouvernement] et vérifier sur place le tracé des frontières avant de faire des rapports", a-t-il lancé à leur adresse.
Haussant le ton, le Premier ministre a jugé que donner les pleins pouvoirs au Conseil national suprême des frontières reviendrait à créer un deuxième gouvernement. "Si je n'en parle pas, certains vont se demander pourquoi je ne veux pas donner de pouvoirs au Conseil. Eh bien, parce qu'au Cambodge, il ne peut y avoir deux gouvernements. 'No double gouvernement'. Dans ce régime, le roi est le chef de l'Etat et ne peut pas opposer son veto aux décisions de l'Assemblée nationale et du Sénat. Il faut être clair", a-t-il martelé. Et d'ajouter à l'adresse de ceux qui vont dans le sens de la princesse Vacheara : "Si vous voulez créer un gouvernement à l'extérieur [du Cambodge], OK! Et Sien Pengsé [président du Comité des frontières du Cambodge, association basée en France] prend la tête des Affaires étrangères [de ce gouvernement] et négocie avec les pays voisins. OK. Mais, ici, à l'intérieur du Cambodge, c'est moi, Hun Sèn, le Premier ministre. En voilà assez." Et d'enfoncer le clou: hors de question pour lui d'accepter "un gouvernement provisoire". "Depuis 1993 jusqu'à aujourd'hui, et ce sera pareil dans l'avenir, le Cambodge n'a pas besoin de gouvernement provisoire."--AKP
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