Traité frontalier complémentaire - Différences d’appréciation au sein du PSR
08-11-2005
Cambodge Soir - Dans un courrier adressé au roi, Sam Rainsy, toujours à Paris, lui a demandé en des termes très forts de ne pas signer le traité complémentaire au traité frontalier de 1985 avec le Viêt-nam. “Au nom de tous nos compatriotes qui ont ‘une conscience de Khmer’, selon l’expression de Sa Majesté le Roi-Père vénéré, je supplie Votre Majesté de ne pas signer, c’est-à-dire avaliser de Votre propre main, un acte de trahison nationale. (...) Signer le traité ‘additionnel’ maintenant, c’est reconnaître le traité originel de 1985 auquel il n’est qu’un appendice.
C’est reconnaître en même temps les autres traités honteux conclus sous l’occupation étrangère. (...) La Monarchie est indissociable d’un Cambodge digne et fier. Elle continuera d’incarner ce vrai Cambodge qui durera éternellement tant qu’il y aura des Khmers dignes de ce nom. Mais si ce Cambodge que nous portons dans notre cœur venait à sombrer sous les coups des avaleurs de terres khmères et de leurs complices, tout ce qu’il y a d’authentiquement khmer et de vraiment national sombrerait avec lui”, écrit le dirigeant du parti d’opposition.
Cependant à Phnom Penh, Son Chhay, chef du groupe des parlementaires du PSR, note que le point de vue de Sam Rainsy “est un avis personnel”, n’ayant pas fait l’objet d’une discussion collective du parti. Et cela, n’empêchera pas les députés du PSR d’assister à la séance plénière de l’Assemblée qui doit examiner ce traité ce vendredi 11 novembre, assure-t-il. “[Sam Rainsy] a donné son opinion personnelle en tant que président du parti. Ici, nous nous sommes mis d’accord pour participer au débat à l’Assemblée car c’est l’endroit où nous pourrons nous exprimer pour nos citoyens. Nous avons déjà préparé des questions”, a-t-il indiqué hier. Et pour lui, il ne revient qu’au seul roi de décider s’il doit où non ratifier ce traité. “C’est au roi de décider. Il a eu assez de temps pour réfléchir. Je pense que sa décision reflétera très exactement le fond de sa pensée”, remarque le député.
Allant plus loin sur le texte qui sera soumis à l’approbation des élus, Son Chhay estime que “sur certaines questions, nous pouvons croire le gouvernement et avoir confiance en lui. Il n’y a pas de preuves que les gens du gouvernement trahissent le pays et cèdent du territoire”. Le PPC et le Funcinpec, par la voix de leurs plus hauts responsables, ont fait savoir qu’ils voteraient en faveur de ce texte. En fin de semaine dernière, l’ancien roi Norodom Sihanouk a rappelé qu’il considérait “illégaux les traités signés sous occupation militaire et colonialiste de la RS du Viêt-nam et ce qui s’ensuit”.
Kong Sothanarith
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