Khem Veasna va créer son propre parti

Cambodge - Politique - Khem Veasna va créer son propre parti

21-11-2005
Cambodge Soir - L’ancien député PSR Khem Veasna, “sans étiquette” depuis son expulsion du parti d’opposition en juillet dernier, a décidé de créer sa propre formation au début de l’an prochain, L’Alliance pour la démocratie, dont il sera l’unique député. “J’ai décidé de créer ce parti car je ne me retrouve pas dans les structures, le comportement et les principes des partis existants. Dans ma formation, le pouvoir sera partagé par tous et ne sera pas entre les mains d’un seul chef. Nous ne nous contenterons pas de critiquer, nous nous efforcerons de montrer le chemin aux autres formations dans une démarche constructive”, explique l’élu qui précise qu’il a longtemps tenté de mettre en œuvre ses idées au sein du PSR, en vain.

Le banni de l’opposition était devenu il y a quatre mois le premier député indépendant depuis 1993, un statut non prévu par la loi sur les partis politiques. L’article 83 du nouveau règlement de la chambre basse, modifié en mars, précise même explicitement qu’un député perd son siège s’il n’appartient plus au parti qui l’a fait élire. Sur demande du PSR, le Comité national électoral (CNE) avait rayé en août le nom de Khem Veasna de la liste des députés au profit de sa suppléante, Mme Men Mony Ratana. Selon Tep Nitha, secrétaire général du CNE, cette modification a bien été transmise à l’Assemblée nationale, qui n’en a pas tenu compte. Premier député indépendant de l’histoire récente du royaume, Khem Veasna s’apprête donc à devenir le premier élu à créer sa propre formation en cours de mandat.

Leang Delux

Le cas Khem Veasna enflamme l’Assemblée

25-11-2005
Cambodge Soir - Les députés étaient réunis jeudi pour commencer à débattre d’un protocole d’accord sur le transport des matières dangereuses mais la discussion s’est embrasée sur un tout autre sujet : le sort du député Khem Veasna, qui siège aujourd’hui dans une catégorie jusque-là inconnue à l’Assemblée, celle des sans étiquettes, et cela depuis son exclusion du PSR en juillet.

S’écartant du sujet à l’ordre du jour, ses ex-collègues du PSR sont montés au créneau pour s’insurger contre le fait que le comité permanent de la Chambre basse n’ait pas encore pris en considération la demande du PSR de lui retirer son mandat. “Le PSR a enclenché toutes les procédures pour que l’Assemblée nationale le remplace par quelqu’un d’autre du parti. Mais jusque là, rien ne s’est produit. Je demande au comité permanent et à l’Assemblée de respecter la loi pour que le Cambodge soit un Etat de droit”, a déploré Kouy Bunrœun devant ses collègues, jugeant que l’Assemblée n’appliquait pas sérieusement la loi.

Ces propos ont été jugés “inacceptables, excessifs et injustes”, tant sur les bancs du PPC que du Funcinpec. “Il faut mesurer vos paroles. Il s’agit d’une accusation très grave”, a réagi Ly Thouch, député du Funcinpec. Cheam Yeap, président PPC de la commission des Finances, refuse également que l’on dise que la chambre basse ne se conforme pas aux lois. “Nous avons étudié cette affaire. Mais puisque Khem Veasna a porté l’affaire de son exclusion devant la justice, nous devons attendre que celle-ci rende un jugement définitif”, a-t-il argumenté.

D’autres députés des partis de la coalition gouvernementale n’ont pas du tout apprécié que le PSR détourne l’ordre du jour de la séance pour aborder cette question. “C’est vous l’opposition qui violez le règlement de l’Assemblée lorsque vous vous exprimez sur un sujet hors de l’ordre du jour. C’est vous qui avez commis des fautes graves en boycottant les séances de l’Assemblée tout en touchant vos indemnités de parlementaires sans travailler”, s’est emporté Ngoun Nhel, deuxième vice-président de l’Assemblée.

Kong Sothanarith