Le Parti Sam Rainsy fête ses dix ans
30-11-2005
Cambodge Soir - Près de 2 000 militants venus d’une dizaine de provinces ont fêté, hier au siège du PSR, les 10 ans du parti d’opposition en l’absence de son président fondateur qui s’est néanmoins adressé à ses militants par téléphone depuis Paris. Sur l’estrade officielle figuraient les ambassadeurs des Etats-Unis et de Cuba, ainsi que des représentants de l’IRI (International Republican Institute), de NDI (National Democratic Institute), deux organisations politiques américaines, et de la fondation Konrad Adenauer.
Le président par intérim Kong Korn a ouvert les discussions en rappelant quelques souvenirs douloureux de l’histoire du parti, de l’attentat du 30 mars 97 à la levée de l’immunité de trois de ses députés en passant par le “coup d’Etat constitutionnel” qui avait suivi les dernières élections législatives. Il a ensuite appelé ses militants à rester solidaires et à ne pas prêter attention aux rumeurs qui circulent à son sujet depuis qu’il a assisté à une cérémonie en présence de Hun Sen.
A sa suite, Sam Rainsy a exhorté les militants à continuer leur travail malgré son absence : “La présence du chef n’est pas importante. Mon esprit est avec vous. Ce qui compte, c’est votre travail. J’espère retrouver le PSR plus fort que je ne l’ai quitté”, a-t-il déclaré avant de tenter une comparaison implicite entre sa situation et celle de ces Allemands qui aimaient leur pays et luttaient contre le nazisme depuis la Grande-Bretagne.
Peu avant au siège du PSR, les militants interrogés disaient tous parfaitement comprendre l’exil que s’impose leur leader. “Nous le comprenons très bien car il n’est pas en sécurité au Cambodge”, explique ainsi Sœung Ra, responsable PSR d’une commune de Kandal. “Il n’est pas là, mais l’esprit du parti demeure”, enchaîne Sunty, un autre militant de Kandal, qui dit en outre appuyer sans réserve la politique de son leader de demeurer dans l’opposition : “Cela nous permettra de gagner plus de voix aux prochaines élections. Si Sam Rainsy avait accepté d’entrer au gouvernement, on aurait eu moins de responsabilités que le Funcinpec et on nous aurait fait les mêmes reproches, à savoir de suivre la politique gouvernementale”, analyse-t-il. Leang Delux