Hun Sen s’en prend à Pen Sovann
08-12-2005
Cambodge Soir - Sans le nommer, le Premier ministre a vivement attaqué Pen Sovann, ancien président du Conseil et ministre de la défense de la République populaire du Kampuchéa dans les années 80, qui a récemment sorti une biographie dans laquelle il présente Hun Sen comme quelqu’un ayant “trompé” tout le monde.
Pour Hun Sen, Pen Sovann qui fut limogé le 2 décembre 1981 et envoyé à Hanoï pour y être placé en résidence surveillée, est un “pur agent du Viêt-nam”. “Ce n’est pas la peine de citer son nom. On le connaît. C’est un pur agent de l’armée viêtnamienne et il est marié avec une viêtnamienne”, a lancé hier le Premier ministre à l’occasion de la pose de la première pierre d’un hôpital pédiatrique financé par la Corée du sud.
Selon Hun Sen, tout ce qu’écrit Pen Sovann dans cette biographie est faux, sauf une chose : c’est bien lui qui l’a fait arrêté. “Il dit que je l’ai fait arrêté chez lui. C’est vrai. Je l’ai fait en 1981 et je l’ai confié au Viêt-nam. Il a fait prendre le maquis aux gens de la région Est [qui n’étaient pas satisfaits de lui]. J’ai pensé que laisser cet homme agir risquait d’entraîner la dislocation de la nation. Je l’ai donc arrêté mais je n’ai pas pris sa place de Premier ministre”, a expliqué le Premier ministre.
C’est la première fois que le chef du gouvernement attaque ainsi Pen Sovann alors que ce dernier l’a à plusieurs reprises critiqué par le passé pour sa trop grande tolérance à ses yeux à l’égard du Viêt-nam et de l’immigration viêtnamienne. “Peut-être qu’après la publication de mon livre, il a honte. Il a peur de la vérité”, juge Pen Sovann, aujourd’hui président du Parti pour le soutien national du Cambodge. Ce dernier reconnaît avoir reçu une formation militaire au Viêt-nam. “Mais c’était dans le cadre d’un accord entre les deux pays”, remarque-t-il.
KS