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Les partis politiques dans l’antichambre des futures campagnes électorales

13-12-2005
Cambodge Soir - Fermes appels aux autorités à s’en prendre au banditisme, mises en garde contre les militaires qui s’approprient illégalement les terres des paysans ou se livrent au pillage des ressources naturelles, mises en garde également adressées à ceux qui mettent la main sur des biens publics : au cours des dernières semaines, le Premier ministre Hun Sen, dans ses discours, fait feu de tout bois pour se poser en garant de la sécurité et de la stabilité sociale du pays. Certains observateurs y voient l’amorce de la période de campagne électorale que va connaître le pays pour les communales de 2007 et les législatives de 2008.
Pour Hang Puthea, président de l’organisation d’observation électorale Nicfec, ces discours sont certes l’expression des réformes que veut entreprendre le Premier ministre, mais, estime-t-il, “cela montre aussi qu’il se prépare déjà pour les élections”. “Le PPC dispose d’une organisation très solide de la base au sommet. Il possède également une grosse force de frappe médiatique. Mais j’observe que les autres partis se préparent également dès maintenant aux prochaines échéances électorales. Le PSR a engagé une politique de réforme de son organisation. Quant au Funcinpec, on voit aussi qu’il y travaille”, note-t-il. Selon lui, la population a besoin de solutions concrètes à des problèmes concrets, “pas de belles paroles” et, pour cela, il souhaite que les partis ne s’emparent pas de la question des frontières comme thème de campagne.

Le député PSR Kéo Rémy ne trouve rien à redire aux rappels à l’ordre lancés par le Premier ministre. “Si cela porte ses fruits, c’est la population qui en tirera bénéfice”, juge-t-il. Mais il estime également que les propos du Premier ministre, tenus au nom de l’intérêt de tous, s’inscrivent également dans le cadre de la future campagne électorale du PPC. Et, pour être crédible, il considère que le Premier ministre devra montrer qu’il ne se contente pas de menaces mais qu’il prend effectivement des “mesures sévères” contre ceux, ministres, hauts fonctionnaires ou militaires et policiers qui se livrent aux actes qu’il dénonce.

Mong Sophan, député du Funcinpec, n’ignore par les raisons électoralistes qui peuvent motiver les propos du Premier ministre. Mais il note que la réussite des partis de la coalition gouvernementale dans les domaines énoncés par Hun Sen sont indispensables. “Si nous ne réussissons pas dans ces domaines, cela revient à un suicide

politique car c’est ce que la société exige”, remarque-t-il. Et son parti est, dit-il, pleinementassocié au PPC dans ces combats. “Nous et le PPC travaillons ensemble pour la prospérité et la stabilité du pays. Nous avons notamment réussi récemment à résoudre la question des frontières pour que cesse l’exploitation politique de cette question”,

souligne-t-il. La semaine dernière à Siem Reap, le Premier ministre avait laissé entendre qu’il ne se souciait guère qu’on dise de lui qu’il était déjà en campagne électorale. Car, pour lui, la victoire de son parti en 2008 ne semble faire aucun doute.

Kong Sothanarith